Pourquoi la percée des mandataires d'intermédiaires d'assurance ne faiblit pas

Les mandataires d’intermédiaires d’assurance (MIA) représentent désormais 47 % des intermédiaires d’assurance en France. Indépendance, opportunité professionnelle, tremplin social… Le statut a des atouts pour convaincre.

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Pourquoi la percée des mandataires d'intermédiaires d'assurance ne faiblit pas
Plus de 2 000 MIA exercent dans les services funéraires.

Ce n’est pas une simple progression, mais une véritable dynamique. Dans son dernier rapport annuel, l’Orias dénombre 27 737 MIA à fin 2020, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2019. En 2016, ils n’étaient que 19 216, soit un bond de 45 % en à peine quatre ans ! Les inscriptions augmentent d’environ 10 % chaque année et la tendance ne semble pas ralentir.

Ces intermédiaires d’intermédiaires peuvent être mandatés par un courtier, un agent, voire un mandataire d’assurances. « Même si dans la réalité, la plupart des MIA sont mandatés par des courtiers », reconnaît Grégoire Dupont, le directeur général d’Agéa, qui précise : « Le nombre impressionnant de MIA peut s’expliquer aussi par ceux pratiquant l’assurance à titre accessoire. Il peut s’agir d’un agent immobilier proposant une assurance de loyers impayés, de pompes funèbres avec des assurances obsèques, etc. Ce sont des entités économiques déjà existantes souhaitant équiper leurs clients en produits d’assurance », explique-t-il.

Dans le détail, d’après les chiffres de l’Orias, parmi les MIA travaillant pour des courtiers d’assurance, 7 210 sont inscrits au titre d’une activité de commerce, de réparation d’automobiles et de motocycles, 3 565 exercent des activités immobilières à titre principal, et 2 041 ont déclaré exercer dans les services funéraires.

Mais ils ne sont pas les seuls. D’autres MIA pratiquent la distribution d’assurance comme activité principale. Jeunes diplômés, cadres dans l’assurance ou encore anciens restaurateurs en reconversion professionnelle, des profils très hétérogènes sont attirés par ce statut. Que ce soit en termes d’indépendance ou de business, les ingrédients sont réunis pour séduire. « Je suis arrivé dans cette profession un peu par hasard. J’ai un double master en droit des affaires et droit du sport, mais je n’ai pas trouvé d’emploi dans ce secteur », explique Franck Morin, MIA pour un agent général à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie). Avant d’ajouter : « Mon père a lui-même été MIA pour un agent général pendant douze ans. Lorsque j’ai cherché un emploi, il partait à la retraite. C’est comme ça que je suis entré dans la profession. J’ai fait trois mois de formation en sa compagnie pour répondre aux exigences de l’Orias. Puis j’ai récupéré son portefeuille de clients au 1er janvier 2019. Je travaille toujours avec le même agent. »

27 737 MIA à fin 2020
Source : rapport Orias

Valoriser un réseau

Pour Cédric Schrutt, titulaire d’un master 2 en droit des assurances, c’est un courtier qui lui a conseillé d’exercer sous ce statut : « Après avoir travaillé pour Groupama au service gestion de sinistres, j’ai répondu à l’annonce d’un courtier qui cherchait un gestionnaire. Ce dernier m’a dit qu’au vu de mon profil et de mes réseaux – je suis élu au conseil municipal de Cernay (Haut-Rhin) –, ce serait du gâchis d’occuper ce poste. Il m’a proposé de travailler en tant que MIA. J’ai accepté. Cela fait maintenant trois ans. »

L’épidémie de Covid-19 et les confinements successifs ont également favorisé les reconversions dans cette activité d’indépendant. « Je travaillais dans la restauration, mais j’ai perdu mon emploi au début de la crise, confie Adrien Leroy, MIA pour un courtier dans le Sud. Ce qui m’a plu dans ce statut, c’est la rémunération. Plus nous travaillons, plus nous percevons de commissions. J’avais rencontré de nombreuses personnes travaillant à leur compte et cela m’a donné envie de me lancer », explique-t-il.

Certains échapperont à la réforme du courtage

La réforme du courtage doit entrer en vigueur en avril 2022 et imposera aux courtiers d’adhérer à une association professionnelle qui va accompagner les courtiers dans la mise en place des réglementations, dans la formation et dans la diffusion des bonnes pratiques. À ce titre, les MIA de courtiers exerçant à titre principal seront eux aussi soumis à l’adhésion à une association professionnelle agréée. Mais ceux qui exercent pour des établissements de crédit et sociétés de financement, pour des entreprises d’investissement ou encore des agents généraux, en seront dispensés.

Un marchepied

Ce statut peut aussi être un marchepied pour évoluer par la suite en tant que courtier ou agent. « C’est un bon statut pour débuter. Les compagnies sont de plus en plus réticentes à fournir des codes. Autant aller se former chez un courtier disposant de ces codes. Après quelques années, pourquoi ne pas envisager de devenir courtier ? », suggère Cédric Schrutt.

Ce statut séduit même de gros porteurs de l’assurance. Outre le groupe Premium, qui travaille actuellement avec 750 MIA, le courtier grossiste SPVie Assurances s’est lui aussi laissé tenter par ce mode de distribution en créant, en 2020, Network Assurances by SPVie Assurances, son réseau de MIA. « Ils distribuent nos produits en marque blanche en santé et prévoyance et retraite du particulier, du TNS et du chef d’entreprise », précise Mathieu Groult, le directeur général de Network Assurances. Et d’ajouter : « Nous recrutons surtout des personnes n’ayant pas d’expérience dans l’assurance. Nous les formons de A à Z. Nous avons à ce jour 25 mandataires productifs, formés et inscrits à l’Orias, bénéficiant d’une rémunération qui varie entre 3 000 et 5 000 € par mois. »

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