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La deuxième mort du Crédit foncier

L’expertise du spécialiste des prêts d’accession sociale devait être transférée à sa maison mère, BPCE, après sa fermeture. Mais 70 % des salariés ont pris le plan de départ.

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Publié le 16 août 2019 à 10h30

Temps de Lecture 3 min.

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Une publicité pour le Crédit foncier sur la vitrine d’une agence immobilière, à Paris, en décembre 2017.

Il n’est pas si fréquent qu’une banque française, dont l’histoire s’est à plusieurs reprises mêlée à celle du pays – la transformation de Paris, lors des travaux menés par le baron Haussmann, ou la distribution de prêts aidés par l’Etat après-guerre – disparaisse du paysage. C’est le destin du Crédit foncier de France (CFF), ce spécialiste du crédit immobilier, et plus particulièrement des prêts d’accession à la propriété des ménages modestes, filiale à 100 % du groupe BPCE (Banque populaire Caisses d’épargne).

A l’été 2018, l’institution mutualiste avait annoncé la fermeture du « Foncier » après avoir dressé le constat que « le modèle d’établissement spécialisé sur le seul segment du financement immobilier [n’était] plus adapté ni compétitif ». Cependant, BPCE avait assuré que les activités et le savoir-faire de sa filiale seraient intégrés principalement dans ses deux réseaux, Banque populaire et Caisse d’épargne.

Depuis février, le Crédit foncier ne distribue plus de crédit et la marque a disparu ; il ne subsiste plus qu’une structure juridique

Elle s’était engagée à trouver « une solution pour chaque collaborateur », qui se verrait proposer un poste « de même nature » et « dans le même bassin d’emploi » au sein du groupe. Un an plus tard, cette stratégie est « remise en cause par le fort taux d’adhésion [des salariés] au plan de départs volontaires », souligne Secafi, cabinet d’expertise auprès des instances représentatives du personnel.

Depuis février, le Crédit foncier ne distribue plus de crédit et la marque a disparu ; il ne subsiste plus qu’une structure juridique. Pour les quelque 1 400 salariés dont les postes ont été supprimés, le groupe a proposé un dispositif de départs volontaires. Selon Secafi, la direction s’attendait à ce que, parmi les salariés éligibles à ce plan, 45 % d’entre eux le prennent. A fin avril, ce taux s’élevait à 70 %. Au total, 1 040 salariés sont partis. Seuls 360 salariés ont accepté une offre de reclassement.

Perturbations dans le suivi des dossiers de prêt

« Ces offres étaient très inégales. La direction n’a pas fait l’effort de proposer des postes correspondant aux compétences des salariés du Crédit foncier, analyse un représentant syndical. Certaines entités de BPCE étant par ailleurs en restructuration, des commerciaux se sont dit qu’il valait mieux partir maintenant que de revivre cette expérience dans quelques années. » Les salariés ont également eu du mal à accepter la disparition de leur entreprise. « Ils y étaient très attachés. Il y a eu du ressentiment à l’égard du groupe », poursuit ce représentant du personnel. Chez BPCE, on met en avant les bonnes conditions financières du plan de départ pour expliquer son succès.

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