Maintien du salaire net à 84% en cas de chômage partiel, aide de 1.500 euros pour les travailleurs indépendants, etc. L’Etat a dépensé des milliards pour maintenir le pouvoir d’achat. Mais du côté des banques ? Appelées à participer à l’effort, ont-elles pris toutes les mesures nécessaires ? Comme l’indique notre tableau, les moins à plaindre sont les emprunteurs immobiliers, qui, partout, ont pu bénéficier de suspensions d’échéances, même si elles n’étaient pas prévues initialement. «La possibilité de report est de deux mois dans nos contrats. En l’étendant à trois mois renouvelables une fois, nous avons voulu aider nos clients à faire le pont entre deux rentrées d’argent», explique Olivier Balima, directeur marché et clients de LCL.

D’après notre compilation exclusive, pas moins de 420.000 avenants ont d’ores et déjà été signés. Cela ne représente toutefois qu’une minorité d’emprunteurs. «Environ 6% de nos prêts en cours», détaille Olivier Balima. Des facilités identiques ont été accordées, le plus souvent, en matière de crédit à la consommation ou de crédit renouvelable. Autre public suivi de près par les banques : les jeunes actifs et apprentis, pour qui le premier job sera difficile à trouver avec la crise, et à qui elles ont aussi consenti un report d’échéances de prêt étudiant, et souvent proposé en complément un financement à taux zéro.

La suite sous cette publicité
Publicité
La suite sous cette publicité
Publicité

Le bilan est plus mitigé, par contre, en matière d’incidents de paiement, même dus à une chute de revenus. Seule ING a ainsi remboursé d’office les frais liés, sur une période de trois mois. Chez les autres banques, la consigne a plutôt été d’agir au cas par cas, et de faire preuve de vigilance. «Nous avons assoupli la lecture des découverts, en adaptant le paramétrage de nos outils pour permettre des prélèvements, en cas de décalage de trésorerie», explique Pierre de Buhren, directeur marketing de la banque de détail à La Banque postale. Chez BNP Paribas, il s‘agissait de renvoyer les clients en difficulté vers des pôles spécialisés. «Rien d’autre que la procédure habituelle», assure Richard Pons, délégué syndical national CFDT de la banque. A noter : alors que leurs clients étaient confinés, les banques en ligne ont logiquement remboursé les frais d’inactivité prélevés lorsque aucune opération par carte n’était faite dans le mois. Mais si Boursorama a étendu cette mesure aux mois de mars à juin, Fortuneo l’a limitée à avril.

La suite sous cette publicité
Publicité

L'accompagnement proposé par les plus grandes banques pour traverser la crise

Et du côté de la clientèle professionnelle ? Alors que 114 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat (PGE) avaient été tirés à fin juillet, à prix coûtant, quelques banques se démarquent, comme HSBC, qui nous a annoncé un taux de refus de 11% sur les demandes, en soulignant que son portefeuille n’était pas représentatif du marché. A l’inverse, BNP Paribas affiche avec LCL le taux le plus bas, à 2%, pour une moyenne de 2,7%, selon la Fédération bancaire française (FBF). Reste à savoir combien de temps durera cette générosité. «Nos mesures étaient d’application généralisée jusqu’au 30 juin. Depuis, nous analysons les situations au cas par cas», assure Pierre de Buhren. Tant mieux, car la rentrée n’a rien de rose. «Il faudra par exemple reprendre les remboursements de prêts professionnels, pour lesquels un moratoire de six mois a été prononcé», rappelle Luc Mathieu, secrétaire général de la CFDT banques et assurances.

La suite sous cette publicité
Publicité
La suite sous cette publicité
Publicité

En détail : l'avis de Capital sur les aides des grandes banques

BNP Paribas : La banque a supprimé les conditions pour bénéficier d'un report d'échéances, qu'il s'agisse des 2 ans d'antériorité du prêt, ou du délai de 18 mois entre deux suspensions. Et s'est montrée accommodante en matière de PGE.

Boursorama banque : De faibles durées de report. Mais la banque en ligne est la seule à avoir pris une mesure pour l'épargne, en dopant à 1% le taux de son livret. Elle a aussi exonéré ses clients professionnels des 9 euros mensuels de cotisation.

Bred Banque populaire : La banque a aussi stoppé, durant l'état d'urgence sanitaire, la transmission au contentieux des dossiers de découvert. Et remboursera en octobre les intérêts de retard et pénalités dus sur échéances non réglées durant cette période.

Caisse d'épargne Ile-de-France : Gros travail sur la clientèle professionnelle : près de 90% des prêts déjà en cours (soit 16.600 dossiers) ont bénéficié d'un report d'échéances de six mois. Et 22% des professionnels ont sollicité, en complément, un Prêt garanti par l'Etat.

La suite sous cette publicité
Publicité

Crédit agricole Ile-de-France : Les prêts immobiliers du Crédit agricole sont déjà extrêmement modulables, et ont été facilement adaptés à la crise. 226.000 aménagements ont été consentis au niveau du groupe (3% des dossiers). Offre de prêts préférentiels aussi.

Crédit mutuel Alliance fédérale : Ces banques fédérées figurent parmi les rares à annuler, pour les plus fragiles, les frais d'incidents. Comme le prévoyaient les mesures d'urgence, 1,5 million d'échéances de prêts professionnels ont été reportées, pour un montant de 3,5 milliards d'euros.

Fortuneo : Hors report d'échéances, la banque en ligne a fait le service minimum. Les frais d'inactivité n'ont ainsi été supprimés que pour avril. Et seules quelques dérogations aux règles de relèvement du plafond de découvert ont été admises.

ING : Une banque réactive : les mesures de report d'échéances de prêt viennent d'être renouvelées jusqu'à fin septembre. Et la seule à rembourser les frais de rejet de prélèvement ou de chèque, quel que soit le profil du client concerné.

La suite sous cette publicité
Publicité
La suite sous cette publicité
Publicité

La Banque postale : La banque, qui compte de nombreux clients financièrement fragiles, a pris les devants en les appelant en cas de souci, ou en reportant préventivement des échéances de crédit conso ou immobilier. Mais les mesures n'ont été généralisées que jusque fin juin.

LCL : La banque a également accepté le report, jusqu'à 3 mois, de mensualités de prêts personnels (50.000 dossiers), et de crédits renouvelables (6.000 dossiers). Et s'est montrée plutôt accommodante en matière de PGE, avec seulement 2% de refus.

Société générale : Les plus longs reports d'échéances de crédit immobilier consentis, même si les intérêts restent dus. La banque a aussi autorisé des moratoires, jusqu'à 3 mois cette fois, sur les échéances de prêts à la consommation.

>> Notre service Retraite et Prévoyance pour les artisans, commerçants et professionnels libéraux - Confiez à un expert la mission d'auditer vos besoins en Prévoyance/Retraite et de sélectionner le meilleur contrat déductible fiscalement. Vous bénéficierez d'un tarif préférentiel (remise de 20% pour les internautes de Capital)