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Arrêts maladie, démissions, abandons de poste à répétition... Grève au Crédit Agricole Normandie-Seine

L’intersyndicale euroise et seino-marine de l’important groupe bancaire a déposé un préavis de grève pour mardi 24 mai 2022. Un mouvement « exceptionnel » pour dénoncer les « conditions de travail dégradées » et demander une revalorisation salariale.

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Les chiffres donnent le tournis. Sur 1 900 salariés (dont 1800 temps plein), 207 sont actuellement en arrêt maladie. Depuis le 1er janvier, 28 employés du Crédit Agricole Normandie-Seine (Eure et Seine-Maritime) ont donné leur démission (10 en 2017, 20 en 2020 et 46 en 2021). Et l’entreprise enregistre 2 abandons de postes par semaine en moyenne depuis plusieurs mois. Des éléments transmis par l’intersyndicale du groupe bancaire normand, dont les sièges sont situés à Évreux et Bois-Guillaume près de Rouen, la direction ayant refusé de communiquer.

Pourtant, mardi 24 mai 2022, un mouvement de grève qui devrait affecter plusieurs agences sur le territoire est reconnu comme «  exceptionnel  » et «  inédit  » par Régine Cloet, déléguée syndicale CFDT, alors que la dernière grève au sein de l’établissement remonte à 2008. «  Ce n’est pas dans notre culture de faire grève. Mais nous arrivons au bout de l’usure. Nous ne pouvons plus rester dans une position attentiste face à une fin de non-recevoir de la direction qui refuse d’entendre l’intersyndicale et donc les salariés  », résume la cadre, longtemps cheffe de la sécurité informatique à Bois-Guillaume, «  déplacée  » en avril dernier vers le service de la transition énergétique dans «  un contexte compliqué.  »

« Jusqu’au jour où ça craque »

En fin de semaine dernière, une réunion sur les NAO (négociation annuelle obligatoire) aurait été interrompue brutalement alors qu’un mois avait été fixé pour trouver un accord. Si l’an dernier, les salaires ont connu une hausse de 0,7 % et de 1 % en début d’année comme dans l’ensemble du groupre, «  la situation reste tendue face à l’inflation qui avoisine les 5 %.  »

Mais, l’enjeu va au-delà de la revalorisation salariale. Les quatre syndicats (60 élus) du Crédit Agricole Normandie-Seine -CFDT, CGT, CPTC et SNECA-CGC- ont réussi à s’unir pour appeler à un débrayage massif face aux conditions de travail très dégradées. «  Nous sommes silencieux jusqu’au jour où ça craque  », affirme Régine Cloet qui dénonce comme ses confrères syndicaux «  des charges de travail en forte augmentation.  » Raisons principales ? Les absences à répétition liées aux arrêts de travail, démissions et abandons de poste, un phénomène nouveau et en augmentation et qui dans ce dernier cas peut donner droit à des indemnités de chômage.

Fermetures d’agences ou en effectif réduit

Des absences également liées à une «  forte pression sur les résultats commerciaux. Les conseillers clientèle, et en banque et assurance en particulier reconnaissent être en difficulté.  » Le mal-être qui daterait de 2017, «  avec l’arrivée du nouveau directeur général  », selon les syndicats n’a fait que s’accentuer avec la crise du Covid, alors que les agences sont restées ouvertes «  pour répondre entre autres aux besoins de la clientèle sur les Prêts garantis par l’État.  » Face à la surcharge de travail, une cinquantaine d’équipiers mobiles auraient été recrutés, «  mais le compte n’y est pas face à 200 absences en permanence. »

L’intersyndicale donne rendez-vous mardi 24 mai devant les deux caisses régionales et prévoit des fermetures d’agences ou des ouvertures avec des effectifs réduits.

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