Apprentissage : le groupe IGS confronté à une forte demande des entreprises à Toulouse

Face à l'explosion des contrats d'apprentissage, l'établissement de Toulouse du groupe IGS doit gérer des demandes toujours plus nombreuses de la part des entreprises. Avec certaines, l'établissement scolaire privé a notamment mis en place des classes dédiées, qui offrent aux alternants des garanties sur les débouchées par la suite. Explications.
À Toulouse, le groupe IGS estime que les demandes des entreprises sur l'apprentissage ont augmenté d'un quart dernièrement.
À Toulouse, le groupe IGS estime que les demandes des entreprises sur l'apprentissage ont augmenté d'un quart dernièrement. (Crédits : Rémi Benoit)

L'apprentissage a le vent en poupe. Autrefois boudé par les élèves et leurs familles car (encore) trop souvent associé à un sentiment d'échec scolaire, ce mode de formation qui alterne - sur une période donnée - enseignement théorique en établissement scolaire et pratique en entreprise est aujourd'hui très plébiscité. "Il y a une explosion de l'apprentissage ces dernières années", reconnait Heide Mathieu, la déléguée régionale du groupe IGS en Occitanie. Dans cet établissement privé installé à Blagnac (Haute-Garonne), qui forme du niveau bac au bac +5 (BTS, Bachelor et Master), 1.300 élèves ont un contrat d'apprentissage sur un total de 1.750 apprenants.

"Les effectifs ont connu une forte hausse ces dernières années et elle est liée au surcroît des demandes d'entreprises pour le recrutement d'alternants, en hausse de +25% entre 2021 et 2022 d'après nos indicateurs", argumente Nathalie Morize, la directrice des relations entreprises du groupe IGS à Toulouse.

Bien qu'incroyable, cet attrait soudain pour l'apprentissage sur les deux à trois dernières années n'est pas anodin. Pour éviter le phénomène de génération sacrifiée (sur le plan professionnel) par la crise sanitaire, le gouvernement a dévoilé à l'été 2020 le plan "1 jeune 1 solution". Celui-ci repose notamment sur une mesure phare : une subvention à l'embauche pour un apprenti de 5.000 euros quand il est mineur et même 8.000 euros quand il est majeur. Ce dispositif devait s'arrêter à la fin du mois de juin, mais l'une des premières annonces du nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt, a été son prolongement jusqu'à la fin de l'année 2022. De plus, il est important de rappeler que ces contrats d'apprentissage sont exonérés de cotisations sociales et patronales la première année.

Lire aussi 3 mnLe gouvernement prolonge les primes pour l'apprentissage, l'arme anti-chômage

Les classes dédiées ont la côte

En maintenant cette prime à l'embauche d'un apprenti, le ministère du Travail vise le cap du million de contrat de la sorte signé en 2022, après les 718.000 signés en 2021 (soit +37%, successive à une hausse de +42% entre 2020 et 2021). Par exemple, l'OPCO Atlas, l'opérateur de compétences des services financiers et du conseil enregistre cette même dynamique. En Occitanie, pour cet organisme, ce sont près de 7.000 contrats d'alternance qui ont été signés (6 094 en apprentissage et 869 en contrat de professionnalisation). Le niveau de formation visé "Bac +5" représente 43 % des dossiers dans la région, mais il est suivi de près par le niveau "Bac +3".

Au sein de son établissement à Toulouse, le groupe IGS a notamment ficelé un partenariat avec le Crédit Agricole 31 pour la constitution d'une classe dédiée, autrement dit un groupe d'élèves qui suit un cursus de formation pensé en collaboration avec l'école et qui sont en alternance au sein du réseau de l'enseigne bancaire.

"Dans le secteur bancaire, on se dirige vers une spécialisation et une montée en compétences des conseillers professionnels et des chargés de patrimoine. Nous attendons de leur part désormais une culture générale assez large car aujourd'hui nous montons en gamme et nous avons face à nous des clients qui ont de plus en plus des connaissances solides de l'univers bancaire et financier", Gilles Augé, le coordinateur pédagogique sur le Sud-ouest du Difcam, le CFA créé il y a une trentaine d'années par le Crédit Agricole.

Par ce partenariat, en place depuis quatre années déjà, ce sont une quarantaine d'alternants formés par le groupe IGS, qui intègre généralement par la suite l'entreprise. "L'alternance et l'apprentissage sont pour nous des voies de recrutement privilégiés", poursuit Gilles Augé, sans dire que ce processus permet de limiter les difficultés de recrutement sur certains métiers et offre quelques certitudes sur l'insertion des nouveaux salariés.

Lire aussi 8 mnEmploi à Toulouse : près de 11.000 intentions d'embauche recensées pour 2022, mais rareté des candidats (1/5)

"Une école de formation interne hors des murs"

D'autres sociétés ont fait le choix de la classe dédiée, en collaboration avec le groupe IGS à Toulouse. C'est notamment le cas de l'enseigne Castorama, qui forme ses potentiels futurs collaborateurs à cinq métiers de l'entreprise, ou encore Capgemini qui a trois classes dédiées avec l'établissement scolaire aussi présent à Paris et Lyon.

Lire aussi 4 mnLe campus IGS de Toulouse s'agrandit et se met au vert

"Nous avons, avec l'IPI (l'école informatique du groupe IGS, ndlr), construit un programme de formation sur nos métiers d'aujourd'hui et de demain, avec notamment l'intervention de certains de nos salariés au sein des classes. Nous révisons les modules et les briques de ces programmes tous les ans car les tendances bougent. À l'issue de leur contrat d'apprentissage, aujourd'hui 100% des alternants signent un CDI chez Capgemini", Laurent PlusquellecBizOps Manager West Area chez Capgemini.

Selon le groupe IGS, ces classes dédiées pourraient amener à se multiplier sur les rentrées prochaines, dans la limite des capacités d'accueil de l'établissement toulousain qui réfléchit déjà à une nouvelle opération d'extension pour répondre à la croissance de ses effectifs.

"Par rapport à d'autres établissements de formation, la capacité que nous avons à répondre aux demandes des entreprises est un élément différenciant (...) Beaucoup d'entreprises se sont essayés à lancer leur propre établissement de formation dernièrement et n'y sont pas parvenues. Face à cette volonté, nous proposons une sorte d'école de formation interne hors des murs", met en avant Heide Mathieu.

Pour mémoire, la réforme de l'apprentissage engagée en 2018 facilite la création de ces centres de formation sous le format CFA. Selon des données fournies par le groupe IGS, en Occitanie, il y a aujourd'hui 240 centre de formation d'apprentis, contre 90 avant la réforme. Une autre preuve de l'intérêt des divers protagonistes pour l'alternance. La future Semaine nationale de l'apprentissage (SNA), qui se tient du 3 au 10 juin, devrait confirmer cet attrait.

Lire aussi 5 mnEmploi : 280 000 recrutements prévus en Occitanie en 2022, un record à nuancer

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.