« Burn out » ou remboursement de crédit : il faut choisir

MIS À JOUR LE : par Previssima
CONCERNE : Agriculteur | Artisan-Commerçant | Micro-entrepreneur | Travailleur indépendant | Assimilé salarié | Etudiant | Fonctionnaire | Libéral | Retraité | Salarié | Sans activité

« Ne sont pas pris en charge au titre des garanties incapacité et invalidité, les suites et conséquences des affections psychiatriques, des troubles anxio-dépressifs, des cas de fibromyalgie et d’un syndrome de fatigue chronique ».

Hélène s’était à peine attardée sur ces quelques lignes du contrat d’assurance emprunteur qu’elle allait signer avec son compagnon Patrick. Tous les deux en avaient plus qu’assez de la « paperasse » à signer pour obtenir leur prêt immobilier et acheter leur maison.

Ils avaient déjà eu du mal à obtenir leur prêt compte tenu de leur apport personnel un peu juste ce qui les a conduit à restreindre leurs prétentions. Après les frais d’hypothèques pour garantir la banque, cette dernière exigeait une assurance prévoyance emprunteur au cas où il leur arriverait plusieurs situations fâcheuses : décès, invalidité, incapacité de travail, chômage... Une vraie partie de plaisir !

Remplir le questionnaire médical avec honnêteté

Avant de signer, le conseiller a bien insisté sur l’importance de bien remplir le questionnaire médical. « Bien remplir, c’est-à-dire répondre en toute franchise aux questions posées afin d’éviter toute remise en cause de la garantie par l’assureur ultérieurement », leur a-t-il précisé.

Des maladies, Hélène et Patrick n’en avaient pas eu, enfin, rien de grave physiquement. En revanche, Patrick est tombé en dépression il y a deux ans après son licenciement. Il va beaucoup mieux aujourd’hui et suit un tout petit traitement accompagné de quelques séances de psychothérapie 1 fois par semaine. Tout va bien aujourd’hui. Son nouveau travail lui plaît. Hélène lui fait remarquer que ce n’est peut-être pas la peine de signaler tout cela. « Il manquerait plus que l’on ait des problèmes avec l’assurance après avoir passé autant de temps à rechercher un financement », dit-elle.

Un mois plus tard, Patrick, Hélène et leurs deux enfants emménagent dans leur nouvelle maison. Leur prêt de 300 000 € sur 20 ans les amène à rembourser environ 1 800 euros par mois.

L’assureur n’aime pas les états dépressifs

Les années passent. Sur le plan professionnel, l’ambiance est redevenue tendue pour Patrick qui travaille beaucoup et dans de mauvaises conditions. Son poste est à nouveau menacé. Hélène l’encourage à reprendre sa psychothérapie et à consulter son médecin traitant pour un accompagnement. En réalité, il est déjà trop tard.

Un soir, Patrick s’effondre. Son médecin diagnostique un épuisement professionnel, le fameux « burn out ». Pour Patrick, c’est l’arrêt de travail pour au moins 6 mois. La médecine du travail lui indique qu’il ne s’agit pas d’une maladie professionnelle. Il percevra quand même des indemnités journalières de la part de la Sécurité sociale et de son employeur, mais pas au niveau de la totalité de son salaire et pas au-delà de 3 mois en tenant compte de sa convention collective.

Heureusement, il y a l’assurance emprunteur qui leur coûte à tous les deux 180 euros par mois. Elle pourra prendre le relais et payer les mensualités. Erreur.

Car leur assureur va tout simplement refuser la prise en charge au motif d’une fausse déclaration dans le questionnaire médical. Patrick aurait dû mentionner sa dépression et son suivi thérapeutique. Et de toutes façons, la banque lui rappelle que son contrat ne garantit pas les arrêts de travail liés à des maladies appelées non objectivables telles que les affections psychiques ou dorsales.

Bien étudier toutes les exclusions de garanties

Patrick et Hélène sont déconcertés. Un soir, ils en parlent à leur voisin Christian qui est assureur et lui demandent ce que signifie une maladie non-objectivable.

« On appelle maladie non objectivable un mal qui ne peut pas être identifié de façon objective ou dont l’origine ne peut pas être totalement identifiée. Toutefois ce mal va perturber la capacité physique d’une personne dans son fonctionnement au quotidien. La fatigue chronique, la dépression mais aussi le « burn out » appartiennent à ces catégories de maladies qui peuvent elles-mêmes entrainer d’autres pathologies, physiques cette fois », explique Christian.

Mais y-a-t-il des solutions s’interroge Patrick.

« Oui, répond Christian, il faut bien étudier les contrats et ne pas hésiter à faire jouer la concurrence, non pas uniquement sur les prix mais surtout sur l’étendue des garanties. Certains contrats prennent en charge d’office les risques psychologiques et dorsolombaires sans conditions, d’autres exigent des périodes d’hospitalisation, d’autres encore les couvriront moyennant une surprime. Tout cela est bien noté à présent dans la fiche d’information personnalisée des garanties emprunteur en vigueur depuis le 1er octobre 2015. »

Et au-delà, leur ami assureur leur rappelle bien qu’il ne faut surtout pas tricher au moment du questionnaire médical. L’assurance emprunteur est un acte de prévoyance parmi les plus importants. « On ne le dit jamais assez », conclut-il.

Morale de l'histoire

SI L'ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL N'EST PAS ASSURÉ, L'EMPRUNTEUR A INTÉRÊT À LEVER LE PIED

Cet article issu de Previssima.fr est soumis au droit d'auteur, protégé par un logiciel anti-plagiat. Toute reproduction, rediffusion ou commercialisation totale ou partielle du contenu, sans l’autorisation expresse de la société Previssima, est interdite. Les informations diffusées sur Previssima.fr (hors forum) sont toutes vérifiées par un service juridique spécialisé. Toutefois, Previssima ne peut garantir l'exactitude ou la pertinence de ces données. L'utilisation des informations et contenus disponibles sur l'ensemble du site ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de Previssima.