Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées : covoiturage, premier bilan

Basé à Albi (81), le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées a fait le choix du covoiturage dans le cadre de sa démarche RSE. Premier bilan après deux ans d’utilisation.
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Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées covoiturage

Le Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées a sélectionné il y a deux ans la Scoop Mobicoop. Avec un objectif : favoriser le covoiturage entre salariés. Bilan : 15 % des trajets étaient faits en covoiturage avant le dernier confinement d’avril 2021. « Et les derniers chiffres se situent encore au-dessus », précise Roland Genevois, chef du projet RSE mobilité de cet établissement bancaire. « Les salariés s’y mettent vraiment et leur engouement nous a surpris. » La flotte du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées comprend 74 véhicules de service et vingt véhicules en libre-service.

Pour une entreprise, il reste impossible d’imposer le covoiturage avec un véhicule de société. Il faut donc ruser et jouer de la carotte. Les règles de gestion de flotte ont ainsi été définies par le prestataire et la direction de l’antenne du Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées. « Nous ne sommes pas seulement clients de Mobicoop, nous avons co-construit la solution à partir de leurs bases. Nous avons défini ensemble l’arbre de décision », explique Roland Genevois.

Privilégier le covoiturage

Ainsi, lorsqu’un collaborateur recherche un véhicule pour un trajet, l’interface en ligne propose d’abord de rejoindre le trajet d’un collaborateur sur ce même parcours. Les trajets sont proposés avec un rayonnement de 5 km autour des adresses de départ et d’arrivée. Ce choix permet de ne pas trop contraindre les employés. Et si aucun covoiturage n’est disponible sur cet itinéraire, ou si le salarié ne veut pas devenir passager d’un trajet, le logiciel propose un véhicule de la flotte.

Et c’est là que se situe l’astuce : bien qu’il soit impossible d’obliger les salariés de covoiturer, il est possible de contraindre l’utilisation d’un véhicule de flotte au covoiturage. Pas de partage entre employés, pas de voiture. « Une fois un véhicule de notre flotte réservé, on ne peut pas refuser de prendre un collègue comme passager », insiste Roland Genevois. Le trajet devient alors visible pour les autres collaborateurs.

Crédit Agricole Nord Midi-Pyrénées : plus de covoiturage, plus d’IK

Il est également possible d’intégrer les véhicules personnels dans le logiciel de covoiturage. Ce qui permet notamment de percevoir les indemnités kilométriques. Dans ce cas, le propriétaire peut choisir d’ouvrir ses trajets au covoiturage. « Pour créer une incitation, nous avons augmenté le tarif des indemnités kilométriques quand un trajet est ouvert au covoiturage », ajoute Roland Genevois.

L’équilibre entre l’incitation et l’obligation au covoiturage peut se moduler en fonction des engagements de l’entreprise. Pour Mobicoop, Matthieu Jacquot, directeur général de la coopérative, explique : « Nous savons nous adapter aux besoins du client. Au-delà de l’outil, nous proposons d’animer le dispositif pour passer à l’acte. Ce qui n’est pas forcément simple. De fait, le véhicule de fonction est vu comme un avantage en nature, une reconnaissance du travail du salarié. »

Le choix du prestataire

Autre particularité de ce gestionnaire : la scoop. Le Crédit Agricole indique que le statut de l’entreprise n’a pas joué dans son choix de prestataire. Pourtant, le fonctionnement hybride de la coopérative apporte une garantie sociale. Cela passe par exemple par le développement de logiciels ouverts. Un fonctionnement qui permet de changer de prestataire sans perdre ses données d’utilisation. Le statut permet aussi au client de devenir sociétaire, et donc d’avoir un droit de gouvernance sur son prestataire. La solution de covoiturage a supposé 25 000 euros d’investissements pour le Crédit Agricole, auxquels s’ajoute le coût de l’abonnement.

À noter que l’outil de Mobicoop s’appuie sur trois volets pour créer des économies. D’abord la planification pour optimiser le taux d’utilisation des véhicules, et ainsi réduire le nombre de véhicules d’un parc. « Ensuite, le cœur de l’outil : le covoiturage professionnel. Un modèle généralement inventé au cas par cas en fonction de la volonté des clients. Enfin, un calculateur de CO2 adapté à la gestion de flotte. L’objectif : ne pas mettre en concurrence l’amortissement des véhicules anciens face à l’avantage écologique d’un véhicule électrique », détaille Matthieu Jacquot. S’ajoute à cela les outils plus classiques de la gestion de flotte : rappel des échéances administratives ou techniques, taux d’usage et d’occupation des véhicules, ou transfert automatisé des informations véhicules aux garages.