"C'est un scandale" : en Seine-Saint-Denis, les élus dénoncent la fermeture des points d'accueil de la CPAM
Plusieurs élus de la Seine-Saint-Denis montent au créneau pour réclamer le maintien des points d'accueil de l'Assurance Maladie sur le territoire. La CPAM 93 envisage de fermer plusieurs sites.
La décision n'est pas encore officielle et pourtant elle inquiète déjà des élus et des habitants. D'après plusieurs syndicats, la Caisse primaire d'assurance Maladie de la Seine-Saint-Denis envisage de fermer trois points d'accueil dans le département : à Pantin, Bondy et aux Lilas.
Une fermeture définitive à Pantin ?
Il y un an, dans la rue Hoche à Pantin, les usagers devaient parfois patienter sur le trottoir avant de pouvoir entrer dans les locaux de la CPAM et s'entretenir avec un agent. Aujourd'hui, le portail du site est fermé, la boîte aux lettres qui permettait de déposer des documents a été retirée et plus personne n'attend. Sur une affiche, quelques mots pour ceux qui ne seraient pas encore au courant : "Votre espace accueil est fermé. Pour toute demande, vous pouvez prendre un rendez-vous, qui se déroulera à l'espace accueil de Noisy-le-Sec, via le compte Ameli ou le 36 46".
Des usagers perdus
Pour Adama, une habitante de Pantin, c'est l'incompréhension. "C'est fermé depuis un an, on nous dit que c'est le Covid mais on a pas plus d'explications depuis". Cette mère de famille se rend désormais sur le point d'accueil de la CPAM de Drancy-Bobigny pour effectuer ses démarches. "Je prends le métro, après le tram, c'est vraiment embêtant.. Et parfois là-bas on doit encore attendre, faire la queue alors que c'est juste pour avoir un renseignement". Il y a pourtant Internet et le compte Ameli, mais là encore trop difficile pour certains assurés, comme Joanna. "Je n'ai pas de mail ni d'ordinateur, alors c'est compliqué", nous confie cette retraitée.
La colère des élus
Bertrand Kern, le maire (PS) de Pantin, ne cache pas sa colère face à cette situation. "On est dans un département où on a des familles dans une grande précarité, qui n'ont pas accès à internet... Ce n'est pas acceptable, parce qu'encore une fois ce sont les plus démunis qui vont payer les pots cassés". Surtout, l'élu reproche à la CPAM d'avoir procédé en catimini, en fermant pendant le premier confinement et en ne donnant plus de nouvelles depuis quasiment un an : "Pas un mot, pas une lettre, pas un coup de fil, nous avons été mis devant le fait accompli."
Fermer en pleine crise sanitaire, "un scandale"
Pour Bastien Lachaud, député LFI de la Seine-Saint-Denis, c'est tout simplement "un scandale". Il a interpellé, dans une question écrite, le gouvernement et plus particulièrement le ministre de la Santé. "On est en pleine crise sanitaire et la seule chose que trouve l'État à faire c'est de fermer des centres de la CPAM, on marche sur la tête, c'est le monde à l'envers", dénonce l'élu. Même indignation chez Stéphane Peu, le députe communiste lui aussi à écrit au gouvernement pour avoir des explications. Il rappelle qu'il y a 20 ans, la Seine-Saint-Denis comptait 100 points d'accueil de la CPAM, contre 14 seulement aujourd'hui.
La CPAM réorganise ses points d'accueil
Interrogée par France Bleu Paris, la directrice de la CPAM 93 assure que rien n'est tranché officiellement concernant le sort des sites de Pantin et Bondy. Aurélie Combas-Richard reconnaît néanmoins qu'une "réflexion est en cours" sur la réorganisation des points d'accueil. "On a réadapté notre offre en fonction des locaux à notre disposition et en fonction des publics... Quand on regardait notre implantation dans le département, on voyait qu'on était pas forcément implanté exactement où il fallait". Si fermetures il y a, elle insiste aussi sur les ouvertures à venir de nouveaux points d'accueil à Clichy-sous-Bois et à Aubervilliers notamment.
Développer "l'accueil sur rendez-vous"
L'Assurance Maladie souhaite aussi développer_"l'accueil sur rendez-vous",_ testé depuis le début de la crise sanitaire, que ce soit en visio, au téléphone ou sur place. "On a vu qu'avec la crise sanitaire tout a volé en éclat et que l'accueil classique comme on faisait avant, c'est un peu derrière nous. Les gens ont besoin d'attention et qu'on aille vers eux", explique Aurélie Combas-Richard. Une trentaine d'agents ont été recrutés pour assurer l'accueil. "Ce n'est pas du tout vrai que la CPAM se désengage dans le département", répète la directrice.
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