Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait en baisse de 1,35% dans les premiers échanges mardi, reculant sous l'effet des craintes sur la croissance mondiale.

L'indice vedette CAC 40 reculait de 86,05 points à 6.272,69 points vers 09H40. La veille, il avait progressé de 1,17%.

"C'est encore trop tôt pour revenir sur le marché" estiment les analystes de Saxo Banque, même si "des achats opportunistes peuvent toujours faire sens", selon eux.

Ils jugent que "les prévisions de profits de beaucoup d'entreprises cotées sont encore trop optimistes" par rapport à la situation macroéconomique, et notamment l'impact de l'inflation.

Après la bouffée d'air sur les indices lundi, portée par l'espoir d'un allégement de droits de douane entre la Chine et les Etats-Unis, les frictions géopolitiques avec la visite du président américain Joe Biden en Asie et les craintes sur la croissance mondiale reviennent dans la tête des investisseurs.

En Chine, le pouvoir a annoncé une nouvelle salve de mesures, destinées à "remettre l'économie sur les rails", selon l'agence Chine nouvelle, face à la menace d'une chute de l'activité en raison des confinements dans les grandes métropoles du pays. Mais cela n'a pas empêché les marchés chinois d'être dans le rouge.

En Europe, les marchés attendent les indicateurs de l'activité PMI pour le mois de mai. La croissance du secteur privé en France s'est tassée au mois de mai tout en se maintenant à un niveau élevé grâce au dynamisme des services, selon un indice provisoire publié mardi par S&P Global.

Toutefois, cet indicateur de l'activité économique "perd de sa crédibilité" dans le contexte actuel, juge Michael Hewson de CMC Markets. "En les regardant, il serait tentant de penser que tout va bien", or "il est évident que la croissance économique est en difficulté."

En France, le climat des affaires est stable au mois de mai, une amélioration dans les services et le commerce de détail venant compenser une détérioration dans l'industrie, le bâtiment et le commerce de gros, a rapporté l'Insee mardi.

Les marchés attendent également mardi une prise de parole de la présidente de la BCE Christine Lagarde.

Augmentation de capital pour Air France

Le groupe aérien Air France-KLM a annoncé mardi le lancement d'une nouvelle augmentation de capital de 2,26 milliards d'euros, espérant ainsi en finir avec la crise du Covid-19 qui a eu des effets dévastateurs sur son activité et ses finances.

Les États français et néerlandais souhaitent prendre part à cette opération et garder le même niveau de capital, tandis que les deux autres principaux actionnaires actuels, les compagnies chinoise China Eastern et américaine Delta Air Lines, verront leur participation diminuer au profit d'un nouvel entrant, l'armateur français CMA CGM qui investira jusqu'à 400 millions d'euros, a précisé l'entreprise dans un communiqué.

L'action plongeait de 6,26% à 4,08 euros. Sur l'indice CAC 40, l'équipementier Safran était la plus forte baisse, de 2,85% à 93,39 euros. Airbus reculait aussi de 2,05% à 104,98 euros.

Les banques lâchent quelques gains

Après leur fort rebond de la veille, à la suite des déclarations de la Christine Lagarde, les banques françaises étaient plus mitigées: BNP Paribas perdait 1,46% à 51,38 euros, Crédit Agricole 0,54% à 10,72 euros mais Société Générale prenait 0,06% à 25,55 euros.

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