Un projet de fermeture d'agences passe mal au Crédit Agricole

Une partie du personnel de la caisse régionale du Crédit Agricole Atlantique Vendée est vent debout contre le projet de la direction envisageant la fermeture définitive de 29 de ses 215 agences. Sont principalement concernées celles situées en milieu rural. Compte tenu de leur faible fréquentation quotidienne, 36 autres ne seront plus ouvertes qu'un jour sur deux. « Pour protester contre cette réorganisation, on convie le personnel ce mercredi à un rassemblement à La Roche-sur-Yon où se tient l'assemblée générale annuelle de la caisse régionale », indique aux « Echos » Pascal Planchot, le délégué CFDT. Deux précédentes manifestations en mars et avril avaient déjà réuni plusieurs centaines de salariés.

« S'ajoute à notre mécontentement, continue le syndicaliste, un autre projet concernant cette fois la modification des horaires de travail. Si les agences continueront de fermer à 18 h 20 comme c'est le cas actuellement, le personnel travaillera jusqu'à 19 h 05 pour répondre aux e-mails, effectuer des appels téléphoniques. » En compensation, les salariés arriveront plus tard le matin à leur agence. Beaucoup d'entre eux estiment que ce changement d'horaire pèsera sur leur vie familiale, notamment en matière de garde d'enfants.

L'intersyndicale formée de SUD, de la CFDT et du SNECA (CFE-CGC) refuse en bloc l'ensemble des mesures proposées qui s'inscrivent dans le plan national du Crédit Agricole intitulé « BMDP » pour « banque multicanale de proximité. « Il est applicable par les 39 caisses régionales mais la plupart d'entre elles ont pris des engagements nettement moins radicaux avec des fermetures à la marge. Le dialogue social à la caisse Atlantique Vendée est dégradé depuis longtemps », dit à son tour Philippe Laisne, le président du SNECA.

Montée du digital

Pour le moment, la direction de cette caisse régionale, dont le résultat net 2016 d'un montant de 109,8 millions d'euros reste quasiment stable (-0,5 %), refuse de s'exprimer, considérant qu'il s'agit à ce stade seulement d'un « projet ». Elle a toujours indiqué aux représentants de ses 2.200 salariés que cette évolution des conditions de travail, rendue nécessaire par les comportements nouveaux des clients de plus en plus adeptes du digital, se ferait sans aucune suppression d'emploi.

« La pyramide des âges au Crédit Agricole facilite les fermetures d'agences dans les différentes caisses régionales concernées. Une partie du personnel qui fait valoir ses droits à la retraite n'est pas remplacé », ajoute Philippe Laisne.