Soutien à l’agriculture : le Crédit Agricole Aquitaine raisonne à long terme - Premium

Entre flambée des prix de l’énergie, des intrants ou des céréales, épisodes de gel ou de grippe aviaire à répétition, perspectives de déficit hydrique et inflation galopante, bon nombre d’acteurs du monde agricole naviguent aujourd’hui à vue. Un contexte d’incertitudes généralisées qu’a rappelé mercredi le Crédit Agricole Aquitaine, lors d’une conférence de presse organisée depuis le salon de l’agriculture de Bordeaux. « Sur les marchés financiers, les échéances restent à des niveaux très élevés, même à plus d’un an, ce qui laisse penser que la situation restera tendue sur 2023 », illustre Jean-Christophe Roubin, responsable Agriculture au sein du Crédit Agricole SA. Autrement dit, même ceux qui tirent leur épingle du jeu aujourd’hui, parce qu’ils disposent de réserves d’aliments ou d’engrais, risquent de faire face demain à des coûts de production en forte hausse une fois leurs stocks épuisés.Le Crédit Agricole Aquitaine, qui accompagne 8 agriculteurs sur 10 dans la région, renouvelle à cette occasion son engagement en faveur du secteur. « Nous faisons avec eux des points réguliers au sujet de leur financement de trésorerie et de son évolution, en continuant à nous assurer que la production est bien couverte par des lignes de financement court terme », indique Patrice Gentié, président de la caisse régionale qui se prépare accompagner la mise en œuvre, au 1er janvier 2023, du nouveau régime universel d'indemnisation des pertes de récoltes résultant d'aléas climatiques. « Là aussi, les caisses régionales soutiendront les producteurs, mais il faut trouver des solutions plus pérennes », appelle le président. Un soutien financier aux projets vertueuxUne ambition qui implique de répondre à un double objectif : celui de la souveraineté alimentaire, pour limiter la dépendance aux céréales ou aux intrants étrangers, mais aussi celui de la transition écologique. La banque appelle dans ce contexte à raisonner à plus long terme, en partant du principe que c’est en période de crise qu’on est le plus à même de redistribuer les cartes. « Cette période d’incertitude traduit une perte de confiance, mais c’est dans ces moments là que nous recelons le plus de potentialités », estime Olivier Constantin, directeur général du Crédit Agricole Aquitaine. La banque verte, qui travaille déjà à la réduction de ses propres émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’à celles de ses fournisseurs, annonce dans ce contexte la mise en place, dans le courant de l’été, d’une grille dédiée à l’évaluation des critères environnementaux, sociétaux et de gouvernance des projets de financement qui lui seront soumis, avec l’idée d’encourager financièrement ceux qui cochent le plus de cases . « Nous sommes prêts à donner un quart de notre marge pour valoriser ceux qui sont dans une démarche vertueuse », révèle Sandrine Kergosien, directrice des marchés spécialisés au Crédit Agricole Aquitaine. « Nous devrons rencontrer nos clients pour les éclairer sur les enjeux de leurs investissements, on parle bien d’un accompagnement », ajoute Olivier Constantin, qui annonce par ailleurs l’installation, au 1er juin prochain, d’une filière forêt-bois au sein de la caisse régionale. Dédiée à l’ensemble de la chaîne de valeur, des propriétaires de forêts jusqu’aux transformateurs, cette dernière aura notamment vocation à favoriser les projets et les associations susceptibles de contribuer au développement, économique et écologique, de la filière.

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