Dimanche 1er mai, Journée internationale des travailleurs, “des centaines de livreurs Deliveroo se sont mis en grève à Dubaï, pour protester contre des réductions de salaire et des horaires de travail prolongés” décidés par leur employeur, rapporte le média panarabe Al-Jazeera.

Une initiative d’autant plus exceptionnelle que les grèves et les syndicats sont interdits aux Émirats arabes unis.

De nombreuses vidéos de ces livreurs à moto à l’arrêt, quasiment tous d’origine étrangère, portant la tenue turquoise de l’entreprise britannique de livraison de repas, ont circulé sur les réseaux sociaux.

Naeem Iqbal, livreur Deliveroo, a critiqué ses employeurs sur Twitter. Ses propos sont repris par Al-Jazeera :

“Ils ne nous accordent pas nos droits fondamentaux conformément à la loi et réduisent les tarifs alors les prix de l’essence augmentent tous les mois […] Nous sommes des humains, pas des mules.”

Deliveroo a reculé

Les livreurs estiment que la politique de Deliveroo est en infraction par rapport au Code du travail de l’émirat, selon lequel le temps de travail maximum d’un employé est de huit heures par jour, soit quarante-huit heures par semaine de six jours. Or l’entreprise envisageait de les faire travailler jusqu’à treize heures par jour, certains travaillant déjà onze ou douze heures quotidiennement, indique le média panarabe.

Par ailleurs, les livreurs expliquent que leur employeur les avait informés de la baisse du tarif de la livraison, de 10,25 (2,64 euros) à 8,75 dirhams (2,25 euros). Les employés pointent également du doigt “le non-paiement des indemnités de départ, de l’assurance-santé et des frais de visa”.

C’en était trop pour ces travailleurs de l’ombre, qui ont décidé de se mettre en grève, malgré des messages de menaces de leurs supérieurs leur intimant de reprendre leurs livraisons au plus vite, en ce dernier week-end du ramadan.

Le mouvement a fini par payer et ce, dès le lendemain. Deliveroo a annoncé lundi 2 mai qu’il renonçait à la baisse tarifaire et à l’augmentation du temps de travail envisagées.