Grands risques : le boom du marché de l’assurance en Afrique

Le marché de l’assurance en Afrique de l’Ouest se structure, notamment, par le biais de la Fédération des sociétés d’assurance de droit national africaines (Fanaf) qui réunit 12 pays : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centre Afrique, le Congo Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo.

Le taux de pénétration de l’assurance dans ces pays serait inférieur à 1% contre environ 3% en Afrique de l’Est. Plus de 80% de l’assurance en Afrique de l’Ouest provient des risques d'entreprises.

Un petit marché au fort potentiel de développement

En 2020, les 12 pays de la Fanaf ont collecté environ 2 Md€ (1 356,5 milliards de francs CFA) de primes soit une hausse de 6,1% par rapport à 2019. Selon la Fanaf, cette évolution serait en partie due à la forte croissance de 14,5% sur un an observée au Burkina Faso et au dynamisme du premier pays de la zone : la Côte d’Ivoire en croissance de 6,5%.

Au 31 décembre les provisions techniques vie et non vie s’inscrivent en croissance de 13% passant de 1 947,4 milliards de francs CFA en 2019 (2,9 Md€) à 2 199,6 milliards de francs CFA (environ 3,3 Md€).

Assurance vie et IARD

En 2020, le marché de l’assurance en zone Fanaf a versé 269,1 mds de France CFA soit environ 410,2M€ au titre des prestations vie soit une croissance de 9,5% sur l’exercice 2020.

Sur le segment dommages, les prestations et frais payés s’élèvent à 367 mds de francs CFA soit environ 560M€ contre 345,42Mds de francs CFA l’année précédente. Selon un spécialiste du marché, la sinistralité en risques d’entreprise du marché de la zone Fanaf serait d’ailleurs bien inférieure à celle du marché français tandis que la rentabilité serait meilleure du fait d’une surtarification par les porteurs de risques (environ 30%).

Travailler main dans la main pour structurer le marché

La Fanaf est une association professionnelle réunissant les assureurs, réassureurs et courtiers du marché de l'assurance en Afrique. Son objectif est de favoriser la création de sociétés d’assurance locales avec des capitaux africains. La fédération a également pour mission de promouvoir le secteur de l’assurance et de la réassurance et de renforcer le marché à l’échelle du continent. Ainsi l’assemblée générale permet aux grands acteurs du marché de se réunir autour d’ateliers scientifiques et de travailler sur des solutions en vue de favoriser le développement de l’assurance en Afrique.

Une mutualisation au niveau de 14 Etats

Ce travail est rendu possible car dans le cadre de la CIMA (conférence interafricaine des marchés d’assurance), 14 pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Guinée Bissau, Guinée Equatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Tchad, Togo) ont décidé de travailler ensemble pour harmoniser les législations et réglementations nationales en créant un seul code des assurances ; coordonner l'exercice du contrôle des entreprises (185 sociétés d’assurances et 19 sociétés de réassurances agréées) mais aussi la formation des cadres africains d'assurances.