L'assurtech de la semaine : Friday, l'habitation pour priorité
Le néoassureur, filiale du groupe Bâloise Assurances, s’est lancé dans l’Hexagone en 2021. Les deux responsables de sa branche française, Jehan de Castet et Maud Mariani, dressent un premier bilan et les perspectives qui les attendent.
Gwendal Perrin
\ 13h46
Gwendal Perrin
Émulation
Le marché de l’assurance habitation attire depuis quelques années un grand nombre de nouveaux acteurs issus de la sphère de la tech. Friday les a rejoints début juillet 2021.
La filiale du groupe suisse Bâloise Assurances, lancée d’abord en Allemagne, s’était développée outre-Rhin sur l’auto, mais elle a pris un chemin différent en France à son arrivée officielle, voilà un peu moins d’un an. « Le marché de la MRH est celui qui montre le plus fort taux de transformation en France : il est très concurrentiel, mais il offre beaucoup d’opportunités pour de nouveaux acteurs comme nous », résume Maud Mariani, directrice des opérations de Friday en France. « Pour Friday, en tant qu’assureur intégralement digital, la MRH reste un produit simple à lancer et universel », ajoute Jehan de Castet, qui pilote les activités françaises de l’assurtech.
À son lancement dans l’Hexagone, Friday présentait une particularité par rapport aux autres nouveaux venus qu’étaient Leocare, Lovys ou Luko : il assure depuis ses débuts ses propres risques, comme le fait, par exemple, Lemonade. Depuis, Luko (qui opérait jusqu’alors comme managing general agent) a suivi une voie similaire après le rachat du néoassureur allemand Coya, début 2022.
Transformation
« Les néoassureurs sont certes des concurrents, mais nous sommes dans le même camp : notre positionnement n’est pas simplement de payer son assurance avec son téléphone, mais surtout de proposer des services digitaux simples, transparents et réellement utiles », poursuit Jehan de Castet. Comme le précise Maud Mariani : « Nous avons construit notre produit en partant de la fin : la gestion du sinistre. Cela nous permet de développer le principe indemnitaire, d’opérer de la réparation en nature… C’est sur cela que le client va nous juger, plus que sur le fait de pouvoir être assuré en trois minutes. »
Les premiers clients de Friday, selon elle, viennent surtout d’assureurs traditionnels, mais comptent aussi quelques primo-assurés.
Ambitions
Friday vient d’élargir son offre d’assurance habitation à de nouveaux marchés, au-delà des appartements : sont maintenant concernées les maisons et les résidences secondaires, sans omettre les propriétaires non-occupants. Et le multi-équipement ? « C’est un objectif à moyen terme », estime Jehan de Castet. L’assurtech couvre déjà les vélos et se lancera bientôt sur le marché de l’emprunteur et, à terme, possiblement sur l’auto, comme en Allemagne, « mais il y a encore du travail à faire sur l’ensemble du marché immobilier. Cette réflexion viendra surtout en fonction des besoins exprimés par nos clients ».
Il en est de même sur les services, à la fois en lien avec ses partenaires actuels (Allianz Partners et Mondial Assistance) et en interne, de par sa situation d’assureur de plein droit. Jehan de Castet prévoit d’ores et déjà d’en lancer de nouveaux de manière régulière.
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