Parité hommes-femmes dans les comités exécutifs : l'assureur Axa y parvient en France

De nombreuses femmes en rêvent... Axa l'a fait ! La stricte parité dans un comité exécutif d'une entreprise ("comex"), l'instance d'une entreprise qui réunit les principaux dirigeants pour traiter de projets à forte valeur stratégique. Patrick Cohen le nouveau directeur général France de l'assureur se réjouit d'avoir atteint cet objectif. Un joli coup de com aussi dont le groupe ne saurait se priver. Et qui rappelle au passage combien la féminisation des instances dirigeantes en France progresse lentement....
Fanny Guinochet
(Crédits : STEPHANE MAHE)

Alice Holzman, la directrice générale de Ma French Banque (La Banque Postale), arrivera le 1er avril chez Axa, au poste de directrice clients. Et c'est une nomination dont l'assureur français ne manque pas de se féliciter : ce recrutement  lui permet d'afficher une parité à son comité exécutif. Jusqu'alors, l'instance était composée de 3 femmes sur 9 personnes. Le 1er avril, elle en comptera 6 sur 12. Et cette féminisation,  insiste Axa, concerne des postes clés, avec des "rôles de pilotage de business", de l'activité santé, mais aussi internationale, ou encore de l'assurance directe...

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La féminisation des équipes dirigeantes prend du temps

Cela fait déjà quelques années qu'Axa tend à un meilleur partage des responsabilités entre les hommes et les femmes. Il y a 5 ans, la société d'assurance présentait déjà "un plan d'équilibre" de parité. L'assureur espérait atteindre dès 2020, le niveau de 45 % de femmes dans ses équipes dirigeantes. A l'époque, le PDG, Jacques de Peretti citait l'étude de "Women Matter", réalisée par le cabinet McKinsey, qui prouve que les entreprises qui comptent plus de trois femmes dans leur comité de direction enregistrent des performances supérieures de 50 % par rapport à celles qui n'en ont aucune.

La crise a un peu ralenti le processus, mais le groupe compte bien ne pas s'arrêter sur sa lancée. Arrivé l'an dernier, le nouveau directeur général d'Axa France, Patrick Cohen, assure que la féminisation est l'une de ses priorités. Par exemple, il est bien déterminé à continuer à effacer l'écart salarial qui subsiste entre les hommes et les femmes dans le groupe.

Depuis 2006, Axa cherche à compenser les différences de rémunération. Une enveloppe de 2 millions d'euros est prévue entre 2021 et 2023 pour parvenir à l'équilibre. Autre cheval de bataille  : avoir plus de femmes chez Axa dans les métiers de la tech, de la data, de l'intelligence artificielle où les femmes sont encore trop peu nombreuses....

Certes, la féminisation des équipes est un bon argument marketing, mais Patrick Cohen l'assure : " Elle apporte la diversité essentielle pour la richesse des équipes, favorise la créativité, et permet aussi d'apporter des solutions pertinentes aux enjeux qui nous attendent, notamment l'expérience client".

Pression du gouvernement avec la loi Rixain

Il faut dire aussi que le gouvernement met la pression sur le monde économique pour qu'enfin, le plafond de verre auquel se heurtent les femmes se brise. Selon une étude de Heidrick & Strigiles, un peu moins d'un tiers des entreprises de l'indice boursier SBF 120 comptent 30% de femmes à des postes de direction, soit le quota de représentation fixé à l'horizon 2027, par la loi Rixain, votée en décembre dernier. Ce texte impose aux entreprises de plus de 1.000 salariés des quotas de 30 % de femmes au sein de leur instances dirigeantes à partir de 2027 et même 40 % à horizon 2030, sans quoi les entreprises paieront des amendes.

Selon une étude Financi'elles qui a passé en revue les 30 plus grandes entreprises européennes, l'assurance française figure toutefois parmi les meilleurs élèves en Europe, avec 27 % de femmes dans ses comités exécutifs - contre 6 % il y a dix ans. Axa fait donc mieux que la moyenne. Par exemple, au Crédit agricole SA , il y a à peine 31 % de femmes dans les comités exécutifs, au Crédit Mutuel Alliance fédérale, elles ne sont que 29 % au Codir..etc

Les bonnes intentions ne suffisent plus

Les entreprises ont raison d'agir. Car aujourd'hui, les seules bonnes intentions ne suffisent plus. Hasard ou coïncidence du calendrier, selon un sondage Harris Interactive, publié ce mercredi par le mouvement Impact France, les Français se montrent méfiants vis-à-vis des engagements sociaux et environnementaux des entreprises. Qu'il s'agisse d'éthique, de respect du climat, d'inclusion, de lutte contre les discriminations.... Comme en amour, les preuves comptent bien plus que les discours.

Fanny Guinochet

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