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Les conseils de Julien Hérault pour bien manager ses investissements

Avec la hausse des prix des intrants et du matériel, de plus en plus d'agriculteurs réfléchissent à leur stratégie d'investissement. (©©Sophie Sof)
Avec la hausse des prix des intrants et du matériel, de plus en plus d'agriculteurs réfléchissent à leur stratégie d'investissement. (©©Sophie Sof)

En janvier 2022, le 64e RDV agri parlait d'investissements en machinisme agricole. Le RDV agri est une émission de Thierry agriculteur d’aujourd’hui, dont Terre-net est partenaire. Elle est diffusée en direct sur sa chaîne Youtube un lundi sur deux à 21 heures.

Pendant une heure, Thierry a reçu Julien Hérault, conseiller indépendant en agroéquipements, pour expliquer les étapes d'un investissement en matériel agricole. Retrouvez le replay complet de ce 64e RDV agri ci-dessous :

Cliquez pour lancer la vidéo.

Sécuriser le coût de production de la machine

Avant d'investir dans une machine agricole, il faut connaître son coût de revient total. Celui-ci est obtenu en additionnant les coût d'investissement, de financement, d'entretien, de consommation (forte variabilité en fonction de l'utilisation), de pièces d'usure, d'assurance et de remisage. Ces derniers constituent le montant de la durée de vie totale de la machine.

Il est important d'anticiper les frais d'entretien dans le calcul de durée d'investissement. Cela évite la désagréable surprise des factures d'entretien qui n'avaient pas été anticipées. Les contrats d'entretien, qui se démocratisent, deviennent réellement intéressants à partir de 1 000 heures d'utilisation par an.

Le coût des pneumatiques est aussi un facteur à prendre en compte dès l'investissement car selon la durée de vie du tracteur dans l'exploitation ou l'entreprise, sans anticipation de ce poste de dépense, la facture se révèle salée...

Dernier point à ne pas négliger : le temps d'hivernage des machines, dont le coût horaire n'est pas négligeable même s'il est réalisé lors d'une période moins chargée en termes de travail. Le temps et l'argent gagnés en achetant sa propre machine, par rapport à l'emploi d'un prestataire, est souvent consommé lors de ce temps d'entretien.

Dimensionner l’achat

Bien souvent, l'investissement dans une machine agricole est calibré sur la pire année connue (par exemple les semis d'automne en 2019).

Donc l'agriculteur appliquant cette stratégie est en moyenne suréquipé 8 années sur 10. Cela revient à se poser ces questions : « Quel prix d'assurance je serai prêt à mettre pour cet équipement surdimensionné ? Est-ce que ce surcoût est compensé par la plus-value apportée par l'équipement ? »

Pour dimensionner une machine ou un outil, il faut prendre en compte les statistiques de jours agronomiquement disponibles (JAD) moyens sur l'exploitation.

Et pour calculer le nombre de JAD, il faut prendre l'historique de pluviométrie sur 15 ans. Puis de demander, à partir de cette donnée, combien de temps après un épisode de pluie peut-on retourner travailler ses champs ?

Avec ces deux éléments, on détermine alors le nombre de JAD qui, combiné au nombres d'hectares travaillés, nous permet d'obtenir le dimensionnement de la machine ou de l'outil.

Rédiger un cahier des charges de l'achat

Lors d'un investissement en matériel agricole, Julien Hérault conseille de rédiger un cahier des charges de l'achat. Il se présente sous forme d'un tableau avec une liste des caractéristiques souhaitées : (pour un tracteur) nombre de rapports sous charge, type de boîte, débit hydraulique, largeur de voie, régimes de prise de force...

Ensuite, il y a une hiérarchisation des caractéristiques listées en trois catégories : les contraintes (éléments subis : débit hydraulique de l'outil, hauteur du bâtiment, largeur de la route, etc.), les exigences (ce que l'acheteur s'impose) et les souhaits (ce que l'acheteur aimerait avoir sur la machine mais qui n'est pas indispensable).

Comparer les offres

À partir de tous les devis recueillis, et après comparaison de ceux-ci, il ne reste plus qu'à sélectionner l'offre qui correspond le mieux au cahier des charges, celle qui a le moins d'inconvénients par rapport aux catégories "contraintes" et "exigences".

Cela permet de se fixer aux besoins exprimés dans le cahier des charges et de ne pas se laisser emporter par les propositions commerciales alléchantes, axées sur des options de confort supplémentaires non nécessaires.

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