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Certains événements viennent rappeler que nos sociétés ne sont plus capables de grand-chose sans électricité. Démonstration à Périgueux (Dordogne), samedi 21 mai.
« Quand je suis arrivée au magasin, rien ne marchait », raconte Nadine, qui tient Carré blanc. « J’ai appelé mes employés pour leur dire de ne pas venir. On ne peut rien faire. »
Certains événements viennent rappeler que nos sociétés ne sont plus capables de grand-chose sans électricité. Démonstration à Périgueux (Dordogne), samedi 21 mai.
« Quand je suis arrivée au magasin, rien ne marchait », raconte Nadine, qui tient Carré blanc. « J’ai appelé mes employés pour leur dire de ne pas venir. On ne peut rien faire. »
Effectivement, une panne signalée peu après 8 heures a signé un mauvais début de journée pour les commerçants du centre-ville. Certains n’ont même pas pu lever la grille qui protège leur devanture. « Le samedi en général, c’est la journée à ne pas rater, mais là, vu la chaleur, tout le monde sort le matin, donc c’est vraiment galère pour nous », s’émeuvent plusieurs professionnels.
6 000 euros de perte
Le magasin Carrefour Express a mis en place des mesures d’urgence : « Il faut sauver la marchandise, crient les employés. On sort tous les produits des rayons réfrigérés pour les mettre dans les frigos, en espérant qu’ils gardent le frais. Mais il faudrait que EDF [NDLR : Enedis] s’affole là. Sinon, la perte sera catastrophique. On va mettre 6 000 euros de produits à la poubelle. »
En face, chez le chocolatier François, c’est l’attente. « Comme on est dans le noir, les clients ne voient pas que c’est ouvert, mais certains viennent quand même », souffle une vendeuse. Même tension chez Joseph, rue des Chaînes : « On regarde l’ombre qui rétrécit et le soleil qui s’avance vers la devanture et les chocolats ne vont pas aimer. Les glaces non plus. Là, c’est la catastrophe. »
9 h 55, une partie du réseau est rétablie. Mais pas l’hypercentre. Rue des Chaînes, le boucher traiteur Mazières fait triste mine. « Sans lumière dans la vitrine, ça fait reculer les gens », regrette Virginia, la vendeuse. Jonathan Garreaud, un des patrons, regarde l’heure avancer avec angoisse : « Vu toutes les marchandises en magasin, il y en a pour cher. Là, ça fait deux heures que la nourriture est à température ambiante. C’est le grand maximum. Après, on prend un risque. »
Pendant ce temps, un bruit court chez les commerçants : la panne aurait été prévue jusqu’à 14 heures et EDF aurait oublié de prévenir. Une rumeur qui se révélera fausse, mais qui a fait monter en température les esprits : « Au prix qu’on paye, ils ne sont pas fichus d’entretenir le réseau », peste un vendeur. Dans certaines boutiques, on parle de faire venir un huissier pour constater la situation.
« Nous, on s’adapte et on va faire un repas froid », rigole Thierry Pralong, du restaurant Cannelle et romarin, place du Coderc. « On va proposer des salades et du tartare. Et puis lundi, on appellera l’assurance pour voir si on peut être indemnisés. » Au Phil des saisons, pas rétabli à midi, l’équipe a dû faire une croix sur le service du midi.