Le spécialiste américain de l'analyse de données Palantir va déployer son système logiciel Foundry dans l'ensemble du géant automobile Stellantis, pour "accélérer la transformation numérique" de celui-ci.
Palantir, déjà présent dans certaines parties du groupe qui rassemble PSA et Fiat-Chrysler, va étendre sa collaboration à l'échelle de toute l'entreprise grâce à une "licence globale", selon un communiqué publié mercredi. Aucune indication n'a été donnée sur le montant du contrat.
Le montant moyen d'un contrat avec Palantir est d'environ 6,5 millions de dollars par an, selon les informations fournies dans les résultats financiers du groupe. Mais les 20 plus gros contrats représentent en moyenne 43,6 millions de dollars par an.
Le logiciel "Foundry"
Le système Foundry permet d'agglomérer des sources de données très différentes venant de tous les services de l'entreprise, voire de ses fournisseurs et clients, et de les exploiter en masse pour améliorer les opérations tout au long de la chaîne de production.
A terme, le partenariat avec Stellantis "menera probablement" à l'utilisation de la plateforme Foundry "pour créer un écosystème qui peut fédérer les fournisseurs, les concessionnaires, les réparateurs, les clients, pour permettre la collaboration en toute sécurité", a indiqué à l'AFP Grégoire Omont, un responsable de Palantir France. "C'est ce qu'on a déjà fait avec Airbus et son système Skywise, ou bien avec d'autres constructeurs automobiles sans que ce ne soit public jusqu'à présent", a-t-il précisé.
L'activité "entreprises" de Palantir compte pour un peu moins de la moitié du chiffre d'affaire total de l'entreprise (1,5 milliard de dollars), le reste étant toujours assuré par "Gotham", son système logiciel pour les agences de renseignement qui a d'abord nourri son expansion.
Une dizaine de clients en France
Palantir revendique environ une dizaine de clients en France, dont une moitié n'a pas souhaité rendre publique cette collaboration. Parmi les clients connus figurent notamment Airbus, Faurecia et Sanofi pour la partie commerciale et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour la partie "activité gouvernementale".
Le groupe, entré en Bourse en septembre 2020, peine encore à se départir d'une image sulfureuse, liée à ses origines et à la personnalité de son fondateur, Peter Thiel, libertarien convaincu et partisan du transhumanisme (le recours à la technologie pour lutter contre la mort).
Pour faire face aux craintes sur le pouvoir que lui donneraient les données confiées à ses logiciels, Palantir répète qu'il n'a pas accès à ces données, propriété exclusive de ses clients.
(avec AFP)