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"La reprise économique est durable" selon Nicolas Théry le président du Crédit Mutuel en visite à Orléans

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Le président du Crédit Mutuel, cinquième banque française, est à Orléans ce mardi 19 octobre, pour rencontrer les directeurs d'agence de la région Centre-Val de Loire, et des chefs d'entreprise. Président pour un an de la Fédération bancaire française, il donne sa vision de la santé des entreprises.

Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel et du CIC
Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel et du CIC © Maxppp - Alexis Sciard

Vous allez ce mardi 19 octobre à la rencontre des chefs d'entreprise de la région Centre Val de Loire. Comment jugez-vous la santé économique des entreprises régionales. Elles ont été aidées pendant la crise sanitaire, grâce notamment à vos prêts bancaires garantis par l'Etat, mais est-ce durable, certaines s'inquiètent du remboursement de ces prêts ?

C'est durable, je pense, la reprise est bien établie, notamment dans la région Centre-Val de Loire, avec un chômage faible, avec une demande qui est bien repartie. Je vois que dans les secteurs du tourisme, ce n'est pas encore parfait, mais ça sent la reprise et je dirais qu'on va dans la bonne direction. on voit bien aussi que dans votre région très industrielle, il y a des soucis de goulots d'étranglement et d'approvisionnement. Mais c'est reparti, ça, c'est bien et compte tenu de ça, les remboursements des prêts garantis par l'Etat, à mon avis, ne poseront pas trop de problèmes. Il ne faut jamais oublier que ça ne démarre qu'au printemps prochain et par mensualités. Donc, la question, c'est les entreprises auront-elles un 48ème de la dette puisqu'on remboursera sur 4 ans au mois d'avril prochain, puis au mois de mai prochain ? Et honnêtement, de notre point de vue, ça passe.  

Le sujet d'inquiétude du moment, c'est la hausse des prix de l'énergie, des carburants et des matériaux. Est ce que, selon vous, ces hausses menacent quand même la reprise économique ? 

Oui, ces hausses pèsent sur la reprise, mais je pense que cette reprise est forte, donc elles compliquent, notamment dans le secteur industriel, notamment à cause des ruptures de chaîne d'approvisionnement, le processus de reprise, mais je ne pense pas qu'elles vont l'annihiler parce qu'il y a vraiment une demande qui est bien établie. Simplement, elle nous rappelle aussi que la révolution climatique est là et il faut qu'on s'en occupe. Donc, il y a l'urgence, c'est à dire la prise en charge notamment des foyers les moins favorisés face à ces hausses de l'énergie. Et puis, il y a la nécessité, l'essentiel, qui est de se préparer à la révolution climatique.  

Justement six banques françaises, dont la vôtre, ont annoncé qu'elles ne financeront plus des projets de production d'hydrocarbures non conventionnels, en clair, les recherches et les exploitations de gaz de schiste. C'est présenté comme historique, mais est-ce que c'est vraiment à la hauteur des enjeux ?

On est le seul secteur bancaire mondial, en France, à être sorti du charbon avec un plan clair de sortie et à prendre une initiative sur ses hydrocarbures gaz et pétrole de schiste, sables bitumineux. On dit clairement : "on ne financera plus de projets dédiés à cela". Après, c'est un premier pas et c'est vrai qu'on doit le compléter. Il faut que tout le monde le complète. Là, ce qui est intéressant, c'est que les banques sont à l'initiative et le sont ensemble. Donc, je trouve que c'est un premier pas très intéressant parce qu'on démontre une vraie volonté de préparer la révolution climatique. Ce qui nous inquiète, c'est qu'on a des normes bancaires qui vont nous handicaper, et qui vont réduire notre capacité de financement. Et donc, on dit aux gouvernements et aux pouvoirs publics : "écoutez, ne nous contraignez pas sur la capacité de financement et laissez nous financer la révolution climatique.  

C'est à dire "laissez nous financer ce que l'on pense être la bonne direction vers une révolution climatique" ? La semaine dernière, dans son plan France 2030, Emmanuel Macron, par exemple, a beaucoup parlé, par exemple d'hydrogène. Pour les banques, pour la vôtre, c'est le signe qu'il faut soutenir les entreprises qui s'engagent dans cette recherche là, il y en a en région Centre-Val de Loire.

Alors, clairement, oui, notamment l'hydrogène vert qui vient de sources renouvelables. La priorité des priorités, il y en a deux, c'est la sobriété, apprendre à faire avec moins et je pense qu'on va tous revenir dans cette voie là. Et puis, financer les renouvelables, financer des infrastructures. On voit que dans la crise de l'énergie aujourd'hui, il y a un manque criant de transports collectifs, d'infrastructures. Il y a un étalement urbain qui a trop joué. Il faut qu'on se remette dans un caractère raisonnable par rapport à nos modes de vie. Et c'est bien toute cette transformation que les banques françaises doivent accompagner. 

Vous avez ciblé des, par exemple, des entreprises qui se sont engagées dans ces recherches ?

Oui, chaque établissement le fait. Pour le Crédit Mutuel et le CIC, oui nous le faisons. Et sans l'ombre d'une hésitation.  

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