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Crédit Agricole engagé dans la transition énergétique

Lors de son assemblée générale, la banque verte a mis l’accent sur l’importance des financements accordés au secteur des énergies renouvelables. 

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Assemblée générale Crédit Agricole 2022 (DR)
Publié le 24 mai 2022 à 12:05

Après Metz en 2019, sur les terres du Crédit Agricole de Lorraine, c’est à Montpellier que se déroule cette année l’assemblée des actionnaires de la banque verte, après deux AG virtuelles en 2020 et 2021. Nous suivons cette réunion en ligne, n’ayant malheureusement pas pu nous déplacer.

Le président, Dominique Lefebvre, donne d’emblée la parole au président de la Caisse régionale du Languedoc, Daniel Connart. Il décrit sa région avec un bel accent, sa géographie, son histoire, sa culture, son vignoble (le premier de France et d’Europe en superficie), sans oublier ses start-ups comme Swile. Il conclut en citant Yves Barsalou, ancien président du groupe et originaire de l’Aude : « Le Crédit Agricole est comme les tracteurs du plan Marshall, il n’y a pas de marche arrière ». C’est maintenant le DG de la Caisse du Languedoc (cotée en Bourse) qui est au micro. Un plan d’investissement de 400 millions d’euros sur quatre ans est engagé, vers les fonds propres des entreprises clientes, les énergies renouvelables, l’immobilier et les réseaux d’agences.

 Dominique Lefebvre déroule à son tour son discours introductif. Il évoque d’abord la situation des 2.300 collaborateurs de Crédit Agricole Ukraine face à « une guerre qui suscite l’effroi et la consternation » et celle des 150 salariés de Cacib en Russie, « pris dans la tourmente d’un conflit fratricide ». Concernant les questions climatiques, il regrette que la banque soit « parfois prise à parti sur la réalité et la sincérité de son engagement » et que « les moyens qu’elle mobilise pour la transition vers une économie décarbonée soient minimisés ».

Financement des énergies renouvelables

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Le directeur général, Philippe Brassac, prend la parole. Il salue « la performance des collaborateurs en Ukraine, sur un territoire soumis aux atrocités de la guerre » et dit que ceux de Cacib en Russie expriment leur « solidarité avec leurs collègues ukrainiens ». Concernant par ailleurs la numérisation, il remarque que, lors de la crise sanitaire, « aucun PGE n’a été accordé par une banque digitale » et que « la responsabilité humaine doit rester accessible en proximité ». Sans se concentrer sur les seuls territoires et clientèles les plus rentables, le groupe obtient une rentabilité sur fonds propres supérieure à la moyenne des autres banques européennes. Crédit Agricole SA n’est pas considérée comme une banque systémique (c’est le cas en revanche de l’ensemble du groupe, caisses régionales incluses), ce qui est « un réel avantage pour les actionnaires », car l’exigence réglementaire de fonds propres est moindre. S’agissant de la transition énergétique, Philippe Brassac dit qu’il « respecte les ONG et leurs critiques, sans lesquelles le sentiment d’urgence ne serait pas le même » mais que « depuis les Accords de Paris, Crédit Agricole est la seule des 30 plus grandes banques au monde à financer plus de vert que de marron, et est leader du financement des énergies renouvelables en France ». Il n’entend pas pour autant abandonner l’économie telle qu’elle est aujourd’hui, car cela provoquerait une explosion des prix. Enfin, il rappelle aux actionnaires que le rattrapage du dividende au titre de 2019 (interdit par la BCE) sera achevé l’an prochain, avec un nouveau complément de 0,2 euro.

Intervention maintenant d’Eric Campos, directeur du projet sociétal. Une stratégie climat a été adoptée en juin 2019. La banque a demandé aux entreprises clientes concernées de lui communiquer un plan de sortie du charbon thermique. Les financements à ce secteur représentent moins de 2% de ceux affectés à la production d’énergie, tandis que 29% concernent les énergies renouvelables. Il donne des exemples dans le Languedoc.

Le DG adjoint chargé des finances, Jérôme Grivet, déroule les comptes 2021, en soulignant la solidité du bilan. Il dit que le dividende proposé de 1,05 euro inclut 0,85 euro lié à la politique de distribution habituelle de 50% du résultat et un complément de 0,2 euro au titre de 2019, en rattrapage.

Une vidéo est diffusée au sujet de la rémunération des dirigeants. 60% du bonus annuel est différé sur cinq ans et sous conditions de performance. Pour Philippe Brassac, le fixe est stable à 1 million d’euros et le bonus 2021 est de 1,32 million (+11,2%).

Une vidéo présente les trois candidats administrateurs. Le conseil se compose de 21 membres, avec 44% de femmes, dont Christine Lambert, présidente de la FNSEA.

On passe aux questions.

Le représentant du FCPE des actionnaires salariés défend la résolution A non agréée par le conseil. Elle consiste à proposer une décote de 30% lors des émissions d’actions réservées aux salariés, au lieu de 20% habituellement et entre 0% et 30% comme indiqué dans la résolution 32.

Question sur le financement d’un développement gazier au Mozambique. L’exploitation gazière alimenterait le conflit. Philippe Brassac répond que tout tirage est suspendu sur le financement mis en place en 2020.

Nouvelle intervention d’une ONG demandant l’arrêt rapide de tout financement pétrolier ou gazier. Le prêt à TotalEnergies est cité, comme déjà lors de l’AG BNP Paribas. Philippe Brassac rappelle que ce prêt à Total est à court terme pour financer des appels de marge. Il n’apprécie pas que la banque soit « présentée comme pollueuse sur les réseaux sociaux » et reproche à l’intervenante de ne « jamais parler du financement des énergies renouvelables ». Il est applaudi par la salle. Le DG redit qu’il « n’entend pas prendre la décision d’arrêter de financer ce qui fait tourner l’économie aujourd’hui ».

Question sur la marge qui aurait été réalisée sur les PGE, dont les taux n’étaient pas nuls. Philippe Brassac dit qu’au contraire « la marge était négative en intégrant les frais de fonctionnement du réseau » et que la banque a pris un risque sur les 10% non garantis par l’Etat, soit 15 milliards d’euros.

On passe au vote avec un quorum de 77,33%.

La rémunération 2021 de Philippe Brassac obtient 92,2% des voix.

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Les émissions réservées aux salariés sont votées avec 98,7% des voix. En revanche, la résolution A (décote plus élevée de 30% pour les salariés) n’obtient que 5,469% des suffrages.

Jean-Luc Champetier

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