Emprunt : Tout comprendre au microcrédit personnel ou professionnel
ARGENT•Bon nombre de citoyens peinent à décrocher les financements qui leur permettraient d'améliorer leur situation. Un microcrédit dédié peut alors leur donner le coup de pouce nécessaireJulie Polizzi pour 20 Minutes
Comme le dit le dicton, on ne prête souvent qu’aux riches… en tout cas aux personnes justifiant d’une situation stable et financièrement saine. Vous n’avez pas le bon profil et vous êtes vu refusé plusieurs emprunts bancaires ? Le microcrédit personnel est peut-être la solution qu’il vous faut.
Sortir de la précarité
Si vous souhaitez acheter une gigantesque télévision high-tech ou un nouveau canapé flambant neuf, passez votre chemin. Ce dispositif entend en effet soutenir les projets d’insertion sociale ou professionnelle des personnes exclues du crédit bancaire en raison de leurs faibles revenus ou de leur situation précaire. Dès lors, il s’agit bien souvent de financer l’acquisition ou la réparation d’une voiture afin de pouvoir aller travailler ou encore de pouvoir passer son permis de conduire, mais aussi, pourquoi pas, une formation (à défaut d’avoir un compte personnel de formation bien garni). Sur le volet social, le microcrédit personnel peut permettre la rénovation énergétique du logement, lorsque les aides dédiées ne suffisent pas, de régler des soins de santé non pris en charge, de financer un déménagement ou tout simplement servir à stabiliser son budget.
Vous comptez créer, racheter ou consolider une entreprise ? C’est cette fois un microcrédit dit professionnel qui va pouvoir vous donner un coup de pouce. Il peut s’agir d’un prêt à « caractère général » qui va remplacer un crédit bancaire classique et permettre d’obtenir un montant substantiel en contrepartie d’un taux d’intérêt souvent un peu plus élevé que la moyenne du marché. À l’inverse, l’emprunt à « caractère de fonds propres » vient en complément de la banque mais peut être octroyé sans intérêts.
Un intermédiaire social
Plutôt que de passer par le système bancaire classique, ce dispositif nécessite de s’adresser en premier lieu à un service d’accompagnement social, qui étudiera la pertinence de votre projet et servira ensuite d’intermédiaire auprès d’une banque agréée. La Croix rouge, Emmaüs, Familles rurales, le Secours catholique, l’Union nationale des associations familiales (Unaf) ou encore les Restos du cœur sont ici compétents. Si vous visez plutôt la création d’entreprise, il faudra contacter France active, Initiative France ou Réseau entreprendre. Enfin, vous pouvez joindre directement l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) ou Créasol (Crédit-accompagnement-solidarité), deux associations habilitées à distribuer des microcrédits.
En cas de réponse positive à votre dossier, vous pourrez obtenir jusqu’à 8.000 euros, à rembourser sur sept ans, dans le cadre d’un microcrédit personnel, en vertu d’un décret du 4 février 2022 qui a relevé les plafonds. Auparavant, cette enveloppe était limitée à 5.000 euros sur cinq ans. Les conditions de la version professionnelle n’ont en revanche pas changé : jusqu’à 12.000 euros remboursables sur cinq ans. Notez que si ces prêts n’imposent aucun frais de dossier, ils sont toutefois soumis à un taux d’intérêt variant souvent entre 1,5 % et 4 % pour un projet perso, et bien plus pour un projet pro. La Banque de France recensait 197.500 microcrédits professionnels et 97.700 microcrédits personnels fin 2017, avec un montant moyen de 9.700 euros pour les premiers et de 2.660 euros pour les seconds.
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