Ils sont une petite dizaine à patienter, en cette après-midi de semaine, dans la salle d’attente du Crédit municipal de Toulouse. A l’appel de son numéro, une femme se lève et entre dans le bureau de l’un des agents avant de sortir quelques bijoux de son sac à main. Comme elle, près d’une centaine de personnes viennent chaque jour gager un objet de valeur, en échange d’une somme d’argent frais.
À lire aussi
Besoins rapides d’argent
« Mont de piété », « ma tante », « le clou »… Quel que soit le nom qu’on lui donne, le Crédit municipal est un recours pour de nombreux Toulousains. Ici, via le prêt sur gage, on peut obtenir de l’argent, sans garantie, ni conditions de ressources. Et très rapidement.
« Pour faire un contrat de prêt sur gage au Crédit municipal, il suffit d’une carte d’identité et d’un justificatif de domicile de moins de trois mois, explique Marie Meyzie, qui gère la communication de l’établissement. On demande une facture en plus pour les objets connectés et les produits de luxe. »
Expertise d’un commissaire priseur
Une fois les formalités administratives remplies, les biens sont expertisés par un commissaire priseur.
« On a très majoritairement des bijoux », explique Clément, l’un des deux commissaires-priseurs qui officient au Crédit municipal. » Et beaucoup d’or, d’autant qu’en ce moment le cours augmente. » Le montant du prêt engagé en échange de l’objet dépend notamment de la valeur estimée de celui-ci sur le marché des ventes aux enchères publiques.
Une fois l’estimation réalisée, l’argent est versé au propriétaire de l’objet. Un contrat est établi pour six mois, il peut être renouvelé autant de fois que nécessaire, contre le paiement d’intérêt, dont le taux varie selon le montant prêté. Et le propriétaire peut venir récupérer son bien et le « racheter » quand il le souhaite.
A partir d’une dizaine d’euros
» Le montant du prêt moyen est de 590 euros, explique Stéphane Martinez, chef du service prêt sur gage. Il peut y avoir des touts petits prêts, pour une dizaine d’euros seulement. Et on a parfois de très belles pièces : on a récemment gagé une bague à 30 000 euros par exemple. »
Des biens qui sont conservés dans le coffre-fort du Crédit municipal de Toulouse, le temps de la durée des prêts. Et qui peuvent aussi être vendus lors de ventes aux enchères, si le propriétaire le souhaite où s’il ne peut rembourser l’argent à la date d’échéance du prêt.
Au delà du prêt sur gage
« Bien sûr, certaines personnes viennent gager un objet parce qu’elles sont aux abois, estime Stéphane Martinez. Mais beaucoup considèrent aussi le Crédit municipal comme leur banque et y viennent quand ils ont un besoin ponctuel d’argent frais. C’est quand même l’un des seuls moyens pour avoir des liquidités immédiatement. »
Mais en ces temps ou la problématique de la baisse du pouvoir d’achat concerne de plus en plus de ménages, le Crédit municipal de Toulouse propose aussi d’autres services que le prêt sur gage.
Une aide qui peut notamment passer par l’octroi de microcrédit pour des projets bien spécifiques ou via le Point conseil budget. Géré par des bénévoles, ce dispositif permet d’obtenir des conseils personnels concernant la gestion de son budget. « L’idée c’est de délivrer des conseils pour prévenir le surendettement quand c’est encore possible, détaille Marie Meyzie. Et quand c’est trop tard, on aide à constituer les dossiers de surendettement. »
Ces consultations gratuites connaissent un regain d’intérêt ces dernières semaines. « Gérer un budget, c’est comme tous, ça s’apprend ! », analyse Stéphane Martinez. « Nous sommes un établissement public à caractère social : le plus gros de notre travail, c’est d’aider les plus démunis. »
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.