Déficit... de communication
Selon Thomas Gottstein, l’optimisme excessif de la communauté financière est à mettre sur le compte d’une communication «pas assez bonne», insistant sur le fait que le numéro deux bancaire helvétique avait signalé dès le mois de novembre dans le sillage de son recentrage stratégique, que les mesures de restructuration mettraient du temps à porter leurs fruits.
«Nous nous attendons à un bénéfice en 2022», a assuré le patron de Credit Suisse, même si des facteurs d’incertitude comme «la Russie, la Chine, l’inflation et le contexte des taux» restent difficiles à évaluer.
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Face à la dégringolade boursière de l’action Credit Suisse, Thomas Gottstein estime que la banque est «substantiellement sous-évaluée» mais ne croit pas à une reprise par un concurrent, soulignant que «le rachat d’une banque d’importance systémique n’est pas si facile».
Interrogé sur ses relations avec le nouveau président Axel Lehmann, qui a succédé au Portugais António Horta-Osório après la démission de ce dernier, empêtré dans un scandale pour avoir enfreint des règles de quarantaine, Thomas Gottstein a qualifié de «très bonnes» les premières rencontres. «Nous sommes d’accord à 100% sur les questions stratégiques et nous nous concentrons sur la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie.»
Gestion du risque défaillante
Pour le capitaine de la banque aux deux voiles, un «changement culturel» ne peut pas simplement être décrété. «Nous avons dû constater des carences dans notre culture du risque», a-t-il concédé, expliquant cela notamment par l’organisation «très décentralisée» et le départ de «beaucoup d’importants responsables du risque», au cours des dernières années.
Credit Suisse a bouclé l’exercice 2021 sur une perte nette de 1,57 milliard de francs, à comparer au bénéfice de 2,7 milliards dégagé l’année précédente.
A la piètre performance financière s’ajoutent une série de scandales qui se sont succédé au cours des derniers mois, entre le départ précipité de l’ancien président, une affaire de crédits frauduleux octroyés au Mozambique et une autre autour de ses relations avec un clan bulgare, impliqué dans le trafic de cocaïne et le blanchiment, qui lui vaut d’être dans le viseur du Tribunal pénal fédéral (TPF).