AMIENS La féerie de Noël opérera-t-elle rue de Noyon malgré le chantier?

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les travaux menés par le Crédit Agricole sur le site de l’ancien cinéma Le Régent, rue de Noyon (centre-ville), ne passent pas inaperçus. Car pour les réaliser, l’entreprise Eiffage construction a dû installer une zone de chargement et de déchargement en plein milieu de la rue. Un espace de plusieurs mètres carrés, entouré de barrières, qui devrait rester en place jusqu’au printemps.

Quid donc du marché de Noël (du 20 novembre au 30 décembre) dans cette rue qui marque habituellement le début des animations. Pour commencer, il n’y aura pas de grande roue cette année. « Aucun forain n’a postulé pour en installer une… peut être parce qu’ils savent que des travaux sont en cours et que c’est impossible », note Renaud Deschamps, adjoint au maire chargé du Commerce, de la gestion du domaine public et des animations. « De toute façon, la rue de Noyon est le seul endroit où il est possible de monter une grande roue. De l’espace est également disponible devant la Maison de la culture et l’hôtel de ville mais comme il y a des parkings souterrains, une telle installation est impossible. »

Une grande parade

et des marionnettes

Dommage pour les commerçants qui appréciaient l’attractivité (et surtout la visibilité) de cette animation. Pour remédier à cette absence mais aussi aux désagréments engendrés par le chantier, la Ville a prévu une sorte de fil rouge, en forme d’histoire, qui conduira les enfants (et donc leurs parents) dans la rue de Noyon. « Après s’être rendus dans le chalet du Père Noël, les enfants qui le souhaiteront pourront tenter de résoudre des énigmes qui les mèneront place Gambetta mais également rue de Noyon », dévoile Renaud Deschamps qui ne dispose pas encore de tous les détails. « Nous attendons encore des réponses à nos appels d’offres. Elles doivent arriver la semaine prochaine. Ce que je peux déjà vous dire c’est que la tournée du père Noël ira cette année encore jusqu’à la gare », annonce l’élu avant de dévoiler l’une des grandes nouveautés de cette édition : « la création d’une grande parade ». Une Chevauchée fantastique prévue le samedi 19 décembre qui devrait partir de l’hôtel de ville pour arriver à la gare où un spectacle final est programmé.

Côté chalets, la rue de Noyon disposera de maisonnettes de la Fédération des commerçants (qui gère la grande majorité des chalets du marché). À l’intérieur, est comme l’année dernière, pas de vendeur mais des marionnettes : Les Automates du Grand Nord. « Je ne pense pas que cela suffira à faire venir les gens au bout de la rue », note, déçue, la gérante de la boutique Geneviève Lethu, l’une des enseignes les plus impactées par le chantier.

« Une baisse de 30 % à 40 % du chiffre d’affaires »

Comme elle, la maroquinerie Ludivine Passion souffre particulièrement de ces travaux commencés l’été dernier. « J’estime la perte à environ 30 % à 40 % du chiffre d’affaires », note la vendeuse de sacs à main qui sort sa marchandise malgré la poussière provoquée par le chantier. «  Je n’ai pas le choix. Il faut bien que je fasse quelque chose pour les gens voient que je suis ouverte ! »

Il est vrai qu’entre les camions et les barrières du chantier et de la zone dédiée, sa boutique manque de visibilité ! Voir même d’accessibilité selon les moments. Justement ce vendredi (au moment de notre reportage) des camions font la navette entre la zone de chargement et le chantier, barrant complètement l’accès (pour des raisons de sécurité) aux deux boutiques pendant près d’une demi-heure. « Nous savons que cela est nécessaire, qu’il faut que ça se fasse mais nous espérons être dédommagés ». « Mais apparemment c’est très compliqué », note Céline Gallois de la boutique Geneviève Lethu, qui se bat tous les jours avec la poussière qui vient se déposer sur sa vaisselle. « Mais le pire reste à venir puisque les travaux vont continuer pendant Noël, période durant laquelle nos commerces sont censés réaliser l’un de leur plus gros chiffre d’affaires. »