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Le directeur général d’Alan : « Nous levons 183 millions d’euros pour devenir un acteur mondial de la santé »

Jean-Charles Samuelian-Werve, 34 ans, co-fondateur d’Alan, la société française d’assurance santé indépendante en ligne, annonce au JDD une levée de fonds de 183 millions d’euros. 

Bruna Basini , Mis à jour le
Jean-Charles Samuelian-Werve, fondateur d Alan
Jean-Charles Samuelian-Werve, fondateur d Alan © Nicolas Marques pour le JDD

L’opération de levée de fonds valorise Alan à 2,7 milliards d’euros et le propulse dans le top cinq des licornes françaises. Surtout, elle devrait lui permettre de décupler sa base de clientèle et de recruter un millier de nouveaux collaborateurs.

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Les levées de fonds se succèdent chez Alan, tout juste finalisée, la toute dernière est-elle structurante ?
Avec cette série nous récupérons 183 millions d’euros de cash. Le principal investisseur, qui participe à hauteur de 80% du tours, est le Teachers’ venture growth, intégré au Ontario teachers’ pension plan board. C’est l’un des plus grands fonds de pension au monde avec 242 milliards de dollars sous gestion. Lakestar, un fonds qui investit dans la e-santé et dans la tech est l’autre nouvel entrant. Tous les investisseurs existants, Temasek, Index, Coatue, Ribbit capital, Exor et Dragoneer suivent également cette augmentation de capital. Cette levée nous permet de faire un bond en termes de valorisation. Avec elle, Alan est valorisé 2,7 milliards d’euros ce qui devrait le hisser parmi les cinq premières licornes françaises.

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Conserverez-vous le contrôle ?
Avec mon cofondateur, Charles Gorintin, nous détenons chacun 15% du capital et nos salariés, qui sont tous actionnaires, détiennent aussi collectivement 15%. En outre, en tant que fondateurs Charles et moi conserverons la majorité des droits de vote.
A combien cette levée valorise-t-elle les titres que vous distribuez régulièrement à vos salariés depuis votre création en 2016 ?
Autour de 100 euros l’unité à ce niveau de valorisation.

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Nous sommes tous ultra-passionnés chez Alan

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A quoi va vous servir cet apport de cash ?
Cela va nous aider à devenir un acteur mondial de la santé et un acteur européen dans le domaine du bien-être mental. Nous nous donnons trois ans pour passer de 300 000 à 3 millions d’utilisateurs. Nous espérons parallèlement embaucher 1 000 collaborateurs, donc tripler nos effectifs d’ici trois ans. Et nous devrions être profitables en 2025. Actuellement, notre chiffre d’affaires annualisé est de 200 millions d’euros mais nous ne sommes pas rentables. Ce qui nous donne confiance dans notre capacité à y arriver c’est que nous sommes tous ultra-passionnés chez Alan.
Quels types de profils et où allez-vous recruter ?
Nous opèrns dans trois pays, la France, la Belgique et l’Espagne mais nos salariés sont dans 9 pays, dont les Pays-Bas, l’Irlande, l’Allemagne ou la Suède. Nous embauchons là où sont les talents en Europe et comme notre marque employeur est très bonne cela nous permet de rayonner en dehors de nos trois marchés. Parmi les « Alaners » certains télétravaillent à temps plein, d’autres viennent tous les jours au bureau, d’autres encore travaillent à distance. Nous allons rechercher des « data-scientists », des développeurs, des ingénieurs spécialisés dans l’intelligence artificielle ainsi que des commerciaux, et des profils pour le service client et le marketing ainsi que pour renforcer l’équipe assurance et médicale.

Lire aussi - Jean-Charles Samuelian-Werve, PDG d’Alan : « La clé d’une meilleure santé pour tous, c’est la data »

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En France vous figurez parmi les leaders de l’assurance santé 100 % en ligne, mais où est l’humain dans votre modèle ?
Nous pensons que la très bonne technique se veut au service de l’humain. Il faut privilégier les contacts personnels très qualifiés pour résoudre vite et avec empathie des problèmes. Mais pas pour être remboursé rapidement, par exemple. Nous avons au sein de nos équipes des gens capables de répondre par chat ou de rappeler nos utilisateurs quand un problème est complexe. Nos thérapeutes passent aussi à la visioconférence lorsqu’elle s’avère nécessaire.

 

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Aller en Bourse pourrait-être la prochaine étape

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Que recouvre aujourd’hui les prestations proposées par votre plateforme ?
Notre mutuelle de santé en ligne comporte une offre de soins numérique (Alan Clinic) qui donne des conseils de prévention, organise des téléconsultations et ouvre les portes d’une clinique virtuelle où l’on peut échanger. Nos utilisateurs peuvent essayer des lunettes grâce à la réalité augmentée et les payer via l’appli Alan Clear. Nous offrons aussi des conseils de prévention via notre appli Alan Mind dans l’univers de la santé et du bien-être mental. Nous avons déjà une fonctionnalité, le journaling, qui converti un message voix en texte et propose des programmes et du contenu sur-mesure. Il est aussi possible pouvez de parler avec des thérapeutes sur la plateforme.
Comptez-vous vous développer également aux Etats-Unis ?
Dans l’immédiat, nous allons nous concentrer sur l’Europe et sortir de nos frontières actuelles qui ne couvrent que la France, l’Espagne et la Belgique. Le potentiel est fort ici. Aborder les Etats-Unis n’est pas une priorité. D’autant que le système de santé est très complexe là-bas et qu’il faut obtenir une licence d’exercice pour chaque Etat.
Envisagez-vous d’introduire prochainement Alan en Bourse et si oui sur quel marché ?
Aller en Bourse pourrait-être la prochaine étape mais pas avant 2025. Quant au marché, nous préfèrerions un marché européen et de préférence la Bourse de Paris. Espérons qu’elle autorise bientôt les droits de vote double comme le fait Amsterdam.

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