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Le Cac 40 tente de tenir tête au recul de Wall Street, Société Générale en tête de l’indice

Le Cac 40 affiche un gain limité dans un marché très volatil alors que Wall Street recule en ouverture. La prudence domine à l’approche des chiffres de l’inflation américaine et du conseil de la BCE.

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Le Cac 40 tente de tenir tête au recul de Wall Street, Société Générale en tête de l’indice | Crédits photo : iStock (iStock)

Par John Wiburg

Publié le 11 avr. 2022 à 15:56

A contre-courant des autres places financières, la Bourse de Paris grappille quelques points. La séance est marquée par une forte volatilité après l’avance limitée, mais supérieure à celle du premier tour de 2017, d’Emmanuel Macron sur Marine Le Pen dimanche soir. Si un certain soulagement est perceptible, les marchés n’en restent pas moins nerveux et focalisés sur l’inflation et la perspective d’un durcissement de la politique monétaire de la Fed en raison de tensions sur les prix des matières premières accentuées par la guerre en Ukraine.

Vers 16 heures, le Cac 40 gagne 0,43% à 6.576,58 points après un point bas à 6.512,14 (-0,70%) et un pic à 6.605,81 (+0,88%), dans un volume d’affaires de 1,75 milliard d’euros. A Francfort, le Dax perd 0,53% et à Milan, le FTSEMib plie de 0,25%. A New York, le Dow Jones recule de 0,33% et le Nasdaq 100 de 1,16%. Les valeurs technologiques et de croissance sont notamment plombées par la poussé des rendements obligataires américains, celui de l’emprunt à 10 ans a franchi la barre des 2,75% pour la première fois depuis mars 2019 après un pic à 2,7822%.

Les banques et la défense en soutien

A Paris, les banques sont entourées grâce au léger resserrement des écarts de rendements entre l’OAT française à 10 ans et le Bund allemand de même échéance, lequel a touché un plus haut de près de 7 ans. Société Générale s’adjuge 6,8% après l’annonce d’un accord en vue de céder sa participation dans la banque russe Rosbank et ses filiales d’assurances. Parmi les autres valeurs financières, BNP Paribas s’apprécie de 2,5%, Crédit Agricole de 1,6% et Axa de 3,4%. Le secteur financier pourrait bénéficier à court terme d’un rebond de soulagement à la faveur des initiatives d’Emmanuel Macron pour renforcer l’intégration européenne,

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Idem pour les concessionnaires autoroutiers Vinci et Eiffage, en hausse de respectivement 2,8% et 3,5%, après leur recul de la semaine dernière alors que Marine Le Pen propose de renationaliser les autoroutes.

Les valeurs liées à la défense sont également recherchées, la candidate d’extrême droite ayant pris position en faveur d’un retrait de la France du commandement unifié de l’Otan. Dassault Aviation s’adjuge 5,13% et Thales 2,8%.

A l’inverse, le secteur du luxe, qui a fortement progressé sous la présidence d’Emmanuel Macron, subit des dégagements à l’approche de la publication des chiffres d’affaires trimestriels de LVMH (-1,6%) et de Hermès (-2,7%).

Un second tour qui reste ouvert

Une victoire de Marine Le Pen, réputée anti-européenne et pro-Poutine, ne peut être totalement écartée alors que les récents sondages créditent Emmanuel Macron d’une avance limitée à deux semaines du second tour. Le report des voix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, qui a franchi la barre des 20% au premier tour, sera crucial. Le candidat de la France insoumise a certes exhorté ses électeurs à ne pas apporter leurs suffrages à Marine le Pen, mais il n’a pas pour autant appelé à voter pour Emmanuel Macron.

En conséquence, le marché ne doit pas se montrer trop confiant dans la mesure où la probabilité d’une victoire de Marine Le Pen « est loin d’être nulle », estime Xavier Chapard, stratégiste chez Banque Postale Asset Management. Pour Jessica Hinds, de Capital Economics, le résultat final dépendra pour beaucoup de la campagne de second tour. « C’est entre les deux tours que Marine Le Pen a véritablement perdu l’élection de 2017 en mettant l’accent sur le Frexit et à cause d’un débat télévisé désastreux face à Macron. Cette fois-ci, ce sera différent. La dynamique reste du côté de Marine Le Pen et la priorité accordée à la thématique du pouvoir d’achat lui procure un avantage pour le débat télévisé de cette année, prévu pour le 20 avril ».

L’inflation, encore et toujours

La prudence est par ailleurs renforcée par l’attente de la réunion, jeudi, du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne. L’inflation reste au centre des préoccupations et un tournant plus agressif de la politique monétaire est largement anticipé, qu’il s’agisse d’un arrêt anticipé du programme d’achat d’actifs ou de la tentation de relever les taux d’intérêt. Si des dissensions demeurent au sein du conseil des gouverneurs, un consensus semble se dessiner sur la nécessité d’une prochaine hausse des taux.

D’inflation, il sera également question aux Etats-Unis avec la publication, mardi, de la statistique des prix à la consommation de mars. Ils pourraient afficher une progression de 8,4% sur un an, selon le consensus formé par Bloomberg, ce qui serait son premier passage au-dessus de la barre des 8% depuis juin 1982.

Ouverture de la saison des résultats du premier trimestre

La situation en Ukraine continue également de hanter les marchés, et notamment la question des sanctions sur les hydrocarbures russes. Le chancelier autrichien Karl Nehammer doit rencontrer Vladimir Poutine ce lundi, tandis que les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se réunissent à Luxembourg, mais il y a peu de chances qu’un accord soit trouvé en faveur d’un embargo sur le pétrole et le gaz russes.

La semaine qui débute marque par ailleurs l’ouverture de la saison des résultats du premier trimestre avec notamment ceux des grandes banques américaines JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo.

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Sur le front des matières première, les cours du pétrole ont totalement effacé leur envolée consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En cause, les craintes concernant la demande chinoise faute de visibilité sur un éventuel assouplissement du confinement de la veille de Shanghai. Le baril de Brent de la mer du Nord recule de 3,5% à 98,85 dollars.

John Wiburg

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