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Les deux soeurs de Zecarrossery mettent le turbo grâce à la licence de marque

Elles ont transformé une activité déficitaire en business qui cartonne ! Lucie et Laura Marie ont lancé en 2016 le réseau de garages carrosseries Zecarrossery. Ce réseau en licence de marque espère atteindre les 200 points de vente d'ici trois ans.

Les soeurs Marie ont eu l'idée de leur réseau ZeCarrossery en étudiant le modèle d'une activité déficitaire dans le garage de leur père.
Les soeurs Marie ont eu l'idée de leur réseau ZeCarrossery en étudiant le modèle d'une activité déficitaire dans le garage de leur père. (DR)
Publié le 15 déc. 2021 à 14:00

La réparation automobile, c'est une véritable histoire de famille chez les Marie. Les grands-parents de Lucie et Laura dirigeaient déjà une pompe à essence et un garage, repris ensuite par leur père et son frère.

Alors quand l'entreprise s'est agrandie, avec l'ouverture d'un garage Peugeot et d'une carrosserie, les deux soeurs ont naturellement rejoint l'aventure, malgré un début de parcours professionnel aux antipodes : infirmière pour Lucie Marie et agent immobilier pour Laura Marie ! C'est là, dans l'entreprise familiale située près de Caen, qu'elles ont eu l'idée de créer Zecarrossery, leur propre réseau de garages carrosseries.

S'émanciper des assureurs

« Tout est parti d'un gros problème de gestion : alors que le garage s'en sortait bien, la carrosserie était dans le rouge. Et ce, depuis sa création », confie Laura Marie. En y regardant de plus près, les deux soeurs se rendent compte que l'origine du problème semble venir des agréments d'assurance. Comme la plupart des carrossiers, le père de Lucie et Laura réalisait une importante partie de son chiffre d'affaires - 40 % - via ces agréments. « Ce sont des contrats que le carrossier signe avec un assureur : contre un certain volume d'affaires apporté par le second, le premier s'engage à appliquer un taux de remise préférentiel, explique Laura Marie. Sauf qu'avec le temps, ces agréments se sont durcis et sont devenus moins rentables pour les carrossiers, qui en sont cependant très dépendants car l'essentiel de leurs recettes vient de là ! »

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Peu enclins à communiquer et à prospecter, les carrossiers ont plutôt eu tendance à se reposer sur cet apport facile d'affaires. « Quitte à travailler plus, réduire leurs marges et s'obliger à avoir toujours plus de véhicules de prêts à disposition », ajoute l'ancienne professionnelle de l'immobilier. Le garage de leur père a donc pris le risque en 2013 de mettre fin à tous les agréments en cours. Et d'amputer 40 % de son chiffre d'affaires, déjà insuffisant pour rester dans le vert. « C'était un sacré risque, mais il s'est avéré payant dès la première année. »

Pour contrebalancer cette perte, la carrosserie normande a multiplié les efforts pour se faire connaître, en commençant par la signalétique. « Cela peut paraître bête, mais le mot carrosserie n'était écrit nulle part alors que nous bénéficions d'un emplacement de qualité. » Les deux soeurs flairent qu'il faut aller encore plus loin dans la démarche, en créant une marque sur laquelle communiquer et s'aider d'internet pour la faire connaître. Et pour attirer encore plus d'automobilistes, la franchise qui reste à charge pour le client est remboursée jusqu'à 400 euros et des cartes carburants sont offertes aux automobilistes pas en tort, non soumis au paiement d'une franchise.

Dupliquer et étoffer le concept

Dès septembre 2014, la carrosserie de leur père est devenue bénéficiaire. Une première depuis sa création en 2006. « Les carrossiers sont venus naturellement à nous pour nous poser des questions. Nous sentions un appel du pied de la profession, comme un signal pour créer un concept clé en main, prêt à être dupliqué », raconte la cadette.

Avec sa soeur Lucie, elles décident donc de quitter l'entreprise de leur père pour tenter l'aventure à leur compte. Pendant plusieurs mois, elles planchent sur une modélisation de leur concept, capable d'être reproduite par n'importe quel carrossier de France. Le concept Zecarrossery est né.

Depuis 2016, 80 carrossiers ont rejoint l'aventure et le réseau espère en compter une centaine d'ici fin 2021. Tous sont des professionnels de la carrosserie et de la réparation automobile. « Nous ne cherchons pas des profils business, il faut une histoire derrière », avertit Laura Marie. « C'est plus compliqué pour un indépendant de s'en sortir aujourd'hui sur le marché de l'entretien et de la réparation auto, analyse sa soeur Lucie. Nous voulons changer la vision de ce métier et redonner du pouvoir aux artisans. »

En moyenne, le taux de marge moyen d'un carrossier avec agrément se situe entre 20 % et 40 %, il passe entre 60 et 70 % hors agrément chez les carrossiers Zecarrosery. Ces derniers s'engagent sur un contrat en licence de marque d'une durée de 5 ans, un droit d'entrée de 5.000 euros et choisissent entre plusieurs formules d'abonnements mensuels allant de 490 euros à 1.100 euros et des royalties de 4 % à 6 % selon la formule choisie.

Pour étoffer la palette de leurs services, les fondatrices de Zecarrossery ont créé une marque complémentaire, sur la réparation de pare-brise, adoptée par 80 % des licenciés. « Une troisième marque est en cours de préparation, sur les jantes cette fois. Le marché est de niche mais pourrait s'avérer porteur dans les années à venir, notamment du côté des locations longue durée », avance Laura Marie.

Prochaine étape : la franchise

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En attendant, les deux soeurs continuent d'accélérer. L'objectif : atteindre les 200 points de vente en France d'ici trois ans et d'évoluer vers un concept de franchise et non plus de licence de marque.

Pour cela, Lucie et Laura devront ouvrir leur propre garage et en faire une unité pilote. « Nous en rêvons mais nous n'avons pas encore eu le temps de nous concentrer sur ce projet. En revanche, des démarches sont en cours, notamment du côté de la recherche d'un local », révèle la plus jeune. Cette carrosserie en propre devrait également servir de centre de formation. La tête de réseau devrait réaliser 2 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année contre 1,2 million en 2020 et 500.000 euros l'année précédente.

Jennifer Matas

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