Hérault : lourdes condamnations dans l'affaire de la cavalerie à l'emprunt immobilier au Crédit Mutuel de Sète

  • L'affaire remonte à dix ans. Elle vient de se solder par de lourdes condamnations.
    L'affaire remonte à dix ans. Elle vient de se solder par de lourdes condamnations. illustration Midi Libre - JEAN MICHEL MART
Publié le , mis à jour

Un commerçant sétois et un chargé de clientèle au Crédit Mutuel avaient multiplié les emprunts frauduleux au nom d'employés ou de proches, ce qui avait engendré des surendettements et un drame humain. 

"C’est avant tout un désastre humain avec un suicide et des personnes en état de précarité financière", avait décrit le procureur Dominique Sié lors du procès dit de la cavalerie à l'emprunt immobilier au Crédit Mutuel. Une affaire qui remonte à 10 ans et qui vient de se solder par de lourdes condamnations d'un commerçant Sétois et d'un ancien chargé de clientèle de l'agence bancaire de Sète.

Une belle-famille surendettée et un suicide

Au cœur du dossier des prêts accordés à tout va au commerçant Sétois et aux clients de sa société immobilière la SCI les Marines du Sud, grâce à la complicité de l'employé de la banque sans aucune forme de contrôle de la solvabilité des emprunteurs. Des crédits accordés sans contrat (parfois plusieurs au nom de la même personne), à partir de faux documents ou même à l’insu des bénéficiaires. Comme des employés ou même les beaux-parents du commerçant sétois. Le beau-père croule aujourd'hui sous 450 000€ de dettes pour 900€ de retraite par mois. 

Les enquêteurs avaient ainsi identifié notamment 38 dossiers douteux pour un total de 860 000€. Ne pouvant rembourser les créances, certaines personnes se sont retrouvées en état de surendettement massif, avec des conséquences dramatiques. En 2011, la femme du commerçant Sétois qui confiait "la culpabilité" qui la rongeait dans lettres posthumes, s'est suicidée. 

Prison ferme et interdiction de gérer

Dans cette affaire, le procureur avait requis cinq ans de prison dont trois de sursis probatoire sans mandat de dépôt et avec une interdiction de gérer définitive et privation des droits civiques pour le commerçant. Trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire et les mêmes interdictions pour le chargé de clientèle.

Le tribunal  a condamné ce lundi les deux protagonistes. Pour le commerçant sétois,  à trois ans de prison dont deux ferme (un an de sursis probatoire) avec une interdiction définitive d'exercer une profession commerciale, une obligation d'indemniser les victimes et une privation des droits civiques. L'ancien chargé de clientèle a écopé de cinq ans de prison dont deux ans ferme (trois ans avec sursis) avec les mêmes obligations et interdictions que son complice. 

Des préjudices qui restent à évaluer

Huit victimes ont été reconnues parties civiles dont la banque. Les dommages et intérêts à verser par les deux mis en cause aux parties civiles seront évalués lors d'une prochaine audience dédiée prévue en octobre prochain. En attendant, la justice a ordonné le versement par la banque de 30 000€ de provision à l'une des parties civiles et 10 000€ à une autre. 

Les condamnés ont dix jours pour faire appel. 

Voir les commentaires
L'immobilier à Sète

239000 €

Vous recherchez un appartement T3 au calme sans vis à vis avec une terrasse[...]

Toutes les annonces immobilières de Sète
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (3)
Vincentou Il y a 2 années Le 09/04/2022 à 09:25

10 ans de procédure!! Le cadre bancaire n’avait pas de supérieur poursuivi ? Les prêts immobiliers n’étaient pas encadrés par un office notarial ? La justice condamne certainement encore sans avoir la totalité des protagonistes à la barre : Pas de directeur de banque ? Pas de Notaire : Mauvaise enquête =disparition de protagonistes ou protection, donc décision de justice douteuse…

dainichi Il y a 2 années Le 05/04/2022 à 13:58

huit victimes et seulement deux indemnisées!!!et les autres?
Ensuite pour "les lourdes peines!!"laissez moi rire!
ils vont devoir longer les murs à leur sortie de gabiole.

VictorPapa Il y a 2 années Le 05/04/2022 à 13:01

Lamentable "Justice" !!! Comme d'hab !