Free est connu pour sa culture de l’innovation. Comment faites-vous pour cultiver cette singularité d’un point de vue RH ?

Thomas Reynaud : On s'interroge en permanence sur nos méthodes et on cherche à les adapter. On essaie de recruter sur les compétences plutôt que sur les diplômes. Il y a quelques années, par exemple, on avait du mal à trouver des gens dans le secteur de la fibre optique. Et puis on s'est aperçu qu'on pouvait chercher dans les écoles de plomberie ou d'électricité, car les savoir-faire qu’on y apprend sont immédiatement transférables aux métiers de la fibre optique. Pour embaucher des managers de boutiques, on va aussi au-delà du CV, en faisant des mises en situation concrètes à travers des jeux de rôle.

Vous dites que les confinements ont renforcé l’engagement de vos équipes. De quelle façon ?

Pendant ces périodes, nous avons tous été sur le pont pour permettre à chacun d’être connecté. Apporter Internet à des millions de Français, c'est une mission très concrète ! Nos salariés se sont sentis particulièrement utiles. Ce qu’a confirmé le baromètre social, réalisé en avril 2021, en montrant un renforcement du sentiment d'appartenance et une très forte sensation de fierté chez nos collaborateurs : 93% d'entre eux se disaient fiers de travailler chez Free.

La suite sous cette publicité
Publicité
La suite sous cette publicité
Publicité

En quoi ce sentiment est-il un atout ?

Ces trois dernières années, nous avons réalisé plus de 2 500 recrutements, notamment pendant la crise sanitaire. Il est essentiel de s'assurer que nos collaborateurs les plus récents partagent l’engagement, les valeurs et la mission du groupe. Il faut donc leur montrer ce qu'on fait et pourquoi on le fait, afin de donner du sens à leur action. Rester une société à taille humaine, c'est réussir à placer la mission de chacun dans une image plus grande.

L’inclusion semble être un sujet d’importance pour Free.

Nous sommes convaincus que le corps social de Free doit ressembler à nos 20 millions d'abonnés et à la société française. C'est une question d'efficacité économique, de justice et de cohésion des équipes. L’inclusion diversifie les points de vue. C'est ce qui permet de réfléchir différemment et c'est justement ce qui fait notre force et notre singularité depuis vingt ans.

La suite sous cette publicité
Publicité

Et ce ne sont pas seulement des mots ! Nous avons la chance d'avoir un fondateur, Xavier Niel, qui, par son parcours personnel et ses engagements, incarne tout à fait cela. Notre mission, c'est de démocratiser les usages numériques en termes de prix, d'usage et de disponibilité sur l'ensemble du territoire. C’est important. Nous avons depuis toujours la conviction très forte que le numérique peut être un formidable levier d'inclusion sociale et économique.

L’inclusion numérique, cela commence par le prix. En France, le forfait Internet moyen coûte une quarantaine d’euros. Vous aimez rappeler que ce n’est pas le cas partout dans le monde.

La mission de Free, depuis le premier jour, c’est de démocratiser les usages numériques. C’est en partie grâce à cela qu’aujourd’hui, en France, nous proposons des prix d’accès à Internet parmi les plus bas au monde. Aux Etats-Unis, un accès Internet coûte de 120 à 160 dollars par mois. En France, cela va de 30 à 45 euros, et avec une couverture de la population à 99%… Ce qui est loin d’être le cas aux Etats-Unis, mais aussi en Allemagne ou en Italie.