Le parvis du siège du Crédit Agricole d’Ille-et-Vilaine était noir de monde ce vendredi 13 mai en début d’après-midi. Pour exprimer leur mécontentement, plus de 450 salariés s‘étaient rassemblés devant le grand bâtiment situé dans le quartier de la Courrouze à Rennes. Un appel à la grève avait été lancé cette semaine par une intersyndicale CFDT, FO et Sneca. Le premier depuis 22 ans. Les revendications tournent autour du pouvoir d’achat et de la dégradation des conditions de travail.
Ce matin, plusieurs dizaines d’agences locales n‘ont pas pu ouvrir dans tout le département en raison de l’ampleur du mouvement social. « Il y a énormément de monde qui a suivi, même des gens arrivés depuis peu », confie un syndicaliste. L’activité de toute la caisse régionale de la banque en a ainsi été fortement impactée.
Échec des négociations
Face à cette contestation massive, la direction marche sur des œufs. « On est très à l’écoute du contexte d’inflation qui génère beaucoup d‘inquiétude dans la société en général et évidemment chez nos salariés », précise Nathalie Journet, directrice des ressources humaines du Crédit agricole d’Ille-et-Vilaine. « On a fait un certain nombre de réunions avec des partenaires sociaux sur le sujet. Une prime de 800 € a déjà été octroyée en début d’année accompagnée d’une revalorisation de la grille de rémunération. On a également proposé de verser une nouvelle prime exceptionnelle de 800 € pour tous les salariés, mais ce montant n’a pas donné satisfaction, ce qui a engendré la mobilisation d’aujourd’hui ».
Ce jeudi, une nouvelle réunion s’est tenue en fin d’après-midi entre la direction et les syndicats, mais aucun accord n’a pu être trouvé. Les grévistes demandent toujours une prime de 1 200 € pour la totalité des 1 600 employés du département afin de compenser l’inflation. « On veut aussi une réduction forte des objectifs annuels », explique Michel Lebouc, délégué Sneca. « Ça nous permettrait de faire face à la forte surcharge de travail ».
La victoire des grévistes du Finistère dans les têtes
Pour les syndicats, la victoire obtenue par les grévistes du Crédit Agricole du Finistère cette semaine est présente dans toutes les têtes. « Certaines caisses régionales sont capables de faire des compromis, donc on ne voit pas pourquoi ça ne serait pas possible chez nous », déplore Anne Claude Durand, délégué FO. Une nouvelle rencontre est prévue mercredi 18 mai. En cas de nouvel échec des négociations, un autre appel à la grève pourrait être lancé pour le vendredi 20 mai.