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Société générale restructure son réseau

La fusion devrait entraîner le passage de 2100 agences au total à 1450, entre 2023 et 2025.
La fusion devrait entraîner le passage de 2100 agences au total à 1450, entre 2023 et 2025. BERTRAND LANGLOIS / AFP

La fusion avec Crédit du Nord dans la banque de détail entraînera la suppression de 3700 emplois. Le groupe assure qu'il n'y aura aucun départ contraint.

Le projet de fusion de Société générale avec sa filiale Crédit du Nord se précise. Annoncé il y a tout juste un an, il prévoit le mariage des réseaux de banque de détail des établissements afin d'économiser 450 millions d'euros par an à partir de 2025.

La création de ce nouvel établissement passera par la suppression nette de 3700 postes étalée sur deux ans, entre 2023 et 2025, a annoncé mardi le groupe. Celui-ci comptera alors 25 000 salariés, «soit environ 15% des effectifs actuels en moins», soulignent les élus CGT de Société générale, dénonçant «un projet stratégique risqué et socialement coûteux». La direction de Société générale assure qu'il n'y aura «aucun départ contraint.» «Les suppressions de postes s'appuieront sur les départs naturels (estimés à 1500 par an d'ici à 2025) et la priorité donnée aux reclassements et mobilités internes», détaille la banque. Quelque 100 millions d'euros seront consacrés entre 2022 et 2025 à un plan pour la formation et l'accompagnement des salariés, dont le métier évoluera dans le cadre de cette fusion. Mais certains syndicats qui redoutaient de telles coupes doutent de l'absence de départs contraints. «Les salariés concernés seront bel et bien contraints de subir a minima une mobilité géographique ou de quitter l'entreprise», indique la CFDT. Société générale a multiplié les restructurations ces dernières années, supprimant 650 emplois fin 2020, après 1600 en 2019.

Le nouvel établissement repose sur une «fusion complète des deux banques de détail et non pas sur l'absorption d'un réseau par un autre», rappelle Sébastien Proto, directeur général adjoint en charge de la banque de détail à la Société générale. À l'avenir, il n'y aura plus «qu'une seule banque, avec un seul réseau, un seul siège et un seul système informatique au service de près de 10 millions de clients.» La fusion juridique devrait intervenir au 1er janvier 2023 et la fusion informatique au premier semestre 2023. Dans ce cadre, le groupe Société générale prévoit de fermer 650 agences (50 de plus qu'initialement prévu) : à horizon 2025, la nouvelle entité issue de la fusion avec Crédit du Nord disposera de 1450 points de vente (contre 2100 fin 2020) dans les mêmes villes qu'aujourd'hui. Les conseillers clientèles en agence devraient donc être les plus concernés par les départs. Quand aux back-offices, leur nombre passera de 24 sites à 13 au total pour les deux réseaux. Ce qui devrait occasionner près de 800 suppressions de postes, selon un document remis aux syndicats.

Marques régionales

Pour «gagner en efficacité», Société générale veut opter pour une gestion plus décentralisée de sa banque de détail. «Les conseillers seront dotés d'une capacité de décision accrue et pourront apporter des réponses aux clients plus rapidement, explique Sébastien Proto. La concurrence entre établissements repose grandement sur la rapidité et l'efficacité.» En parallèle, le groupe va renforcer le conseil à distance. Et il espère réaliser 30% de ventes «totalement digitales en 2025 sur les produits éligibles».

Le nouvel établissement sera par ailleurs doté d'une marque nationale (dont le nom sera dévoilé en 2022), associée à des dénominations régionales qui s'appuieront sur la majorité des banques régionales du Crédit du Nord: Crédit du Nord, Courtois, Tarneaud, Laydernier et SMC seront ainsi préservés. «Il y avait une demande des clients très attachés à certaines de ces marques», pointe un responsable syndical.

La facture totale de ce projet titanesque est très élevée, entre la fusion des systèmes informatiques et le coût des restructurations: elle est estimée par le groupe entre 700 et 800 millions d'euros.


À VOIR AUSSI - Claire Calmejane : «La crise a développé le digital et la banque en ligne»

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75 commentaires
  • petitpol

    le

    au secours on sait ce que deviennent les grands groupes... ils deviennent des dictateurs et imposent leurs regles,heureusement je ne suis pas client!

  • anonyme

    le

    Le fossoyeur Proto est un type bien parait-il?.. Prototype!!

  • Gaucher

    le

    Tout va très bien, tout va très bien, juste un incident une bêtise, mais à part ça, tout va très bien, tout va très bien, allez tous ensemble, tout va très bien, tout va très bien. Et même plus que très bien.

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