Le crédit, comme solution face à la vie chère, s’est invité dans le débat de l’élection présidentielle, en ces temps de forte inflation et de pression sur le pouvoir d’achat. Deux candidats ont promu, dans leur catalogue de propositions électorales, le recours au « leasing », ou location avec option d’achat (LOA), un crédit-bail avec versement d’un loyer mensuel, pour financer une voiture électrique. Un véhicule « très dur à acheter aujourd’hui pour un ménage au smic, a défendu le président sortant, Emmanuel Macron. Ce que je veux faire, c’est un système de leasing où vous payez moins de 100 euros par mois. Ce système est bon pour le pouvoir d’achat, bon pour le bilan carbone ». La candidate (Parti socialiste) Anne Hidalgo avait elle aussi proposé un « leasing social » analogue.
Que le moteur soit thermique ou électrique, « les clients au budget serré n’achètent plus de voitures, qui sont devenues inaccessibles, avec des prix galopants, particulièrement au cours des douze derniers mois, en raison de la pénurie de composants électroniques, indique Christophe Michaëli, directeur mobilité auto chez BNP Paribas Personal Finance France – connu sous la marque Cetelem. Les véhicules d’occasion connaissent également une hausse des prix : ils ont pris 10 % en quelques semaines ». Nombre de ménages n’ont pas d’autre choix que de se tourner vers des LOA ou des locations longue durée (LLD).
Comme Isabelle Lento, référente qualité dans une entreprise d’aide à domicile, qui a eu recours à la LOA pour ses deux dernières voitures, une Volkswagen hier, une Seat aujourd’hui. « Ça me permet de rouler avec des voitures que je ne pourrais pas me payer autrement, explique-t-elle. Mais surtout, l’entretien et les réparations, sauf la vidange et les pneus, sont pris en compte dans le coût de la location. Donc je sais que je n’aurai pas à faire face à un imprévu. Au final, je ne suis pas sûre d’être gagnante financièrement, mais je suis plus tranquille. » Selon les calculs de l’association de consommateurs UFC-Que choisir, le loyer mensuel d’une LOA peut se révéler moins cher que les mensualités d’un crédit auto classique. Mais le coût total est bien supérieur si l’on décide d’acheter réellement le véhicule.
« Impossible de payer cash »
C’est en 2015 que Renault, le premier, a eu l’idée de lancer une vaste campagne pour une offre de location « packagée » : le constructeur ne communiquait plus sur le prix de la voiture mais sur le loyer mensuel, sans apport et entretien compris. Le succès fut immédiat, et l’idée a fait tache d’huile. Désormais, un véhicule neuf sur deux immatriculé et destiné aux ménages a été financé en LOA ou LLD (contre 45 % à fin mars 2021). Et, budgets serrés obligent, la formule gagne le marché de la seconde main.
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