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Prêts immobiliers : la hausse des taux d'intérêt va se poursuivre

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  • France Bleu

Pour faire face à la flambée de l'inflation, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait annoncer une hausse des taux d'intérêt en juillet. Une augmentation qui aura des conséquences sur les emprunts immobiliers.

Pour faire face à l’inflation, la BCE, la banque centrale européenne pourrait décider une hausse de ses taux en juillet. (Illustration). Pour faire face à l’inflation, la BCE, la banque centrale européenne pourrait décider une hausse de ses taux en juillet. (Illustration).
Pour faire face à l’inflation, la BCE, la banque centrale européenne pourrait décider une hausse de ses taux en juillet. (Illustration). © AFP - Magali Cohen / Hans Lucas

Alors que l'inflation a atteint le taux record de 7,5% sur un an en avril en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) prépare les esprits à une remontée des taux d'intérêt en juillet, une première depuis 2011. Si elle est confirmée, cette hausse provoquera une augmentation du coût des crédits, les banques commerciales achetant leur monnaie plus cher. "Avec l'augmentation de l'inflation, l'évolution de la politique de la Banque centrale européenne, l'augmentation des taux d'emprunt d'État, les banques n'ont pas d'autres choix que d'augmenter leurs taux de crédit si elles veulent conserver des marges convenables et continuer à prêter", a confirmé Sandrine Allonier, directrice des études chez Vousfinancer, sur franceinfo ce vendredi.

"Depuis le début de l'année, les Français ont perdu 10.000 euros de capacité d'emprunt", d'après cette spécialiste. "Si vous pouvez rembourser 1.000 euros par mois de mensualité, vous pouviez emprunter 217.000 euros en début d'année, aujourd'hui ce n'est plus que 207.000 euros, donc il faut parfois revoir son projet immobilier à la baisse."

"Il est encore temps" d'emprunter 

Une évolution due, notamment, aux conséquences de la guerre en Ukraine. "On avait depuis deux, trois ans des taux historiquement bas" a rappelé Sandrine Allonier, "mais depuis le début de l'année avec la situation en Ukraine, l'envolée des taux d'emprunt d'État, l'inflation, les banques anticipent que l'argent qu'elles vont prêter va leur coûter plus cher. C'est pour ça qu'elles n'ont pas d'autres choix que de remonter leurs taux. Mais il y a énormément de liquidité, d'épargne, dans l'économie et les banques veulent et doivent prêter aussi pour capter de nouveaux clients. C'est pour ça qu'elles font tout pour limiter la hausse des taux mais la politique de la Banque centrale européenne risque d'avoir un impact supplémentaire sur les taux de crédit."

Est-il donc trop tard pour se lancer dans un investissement immobilier ? Non, estime la directrice des études chez Vousfinancer : "Même si les taux de crédit ont augmenté d'un demi-point depuis le début de l'année, ils restent attractifs. En ce moment, on peut emprunter à 1,5% sur 20 ans. On était à 1% en janvier mais on pourrait atteindre les 2% à la fin de l'année avec l'évolution de la Banque centrale européenne. Donc, oui à 1,5% cela reste des taux historiquement bas", a-t-elle expliqué.

Évolution des critères

Toutefois les banques sont désormais "plus attentives à la situation de l'emprunteur", prévient Sandrine Allonier. "Quand on emprunte sur 20 ans la banque s'assure que vous êtes capable de rembourser sur cette durée-là. Elles sont plus attentives à l'éloignement entre le domicile et le lieu de travail à cause de la hausse du coût de l'essence. Elles sont également plus attentives pour ceux qui achètent des biens avec des travaux puisque les prix des matériaux ont augmenté de 18% depuis le début de l'année. Donc aujourd'hui elles vont regarder le projet immobilier dans son ensemble, mais c'est aussi pour protéger les emprunteurs."

Des emprunteurs qui peuvent toujours jouer sur la durée du prêt pour réduire un peu les coûts. "On peut aller jusqu'à 25 ans de durée de prêt maximum, mais on a vu que ces derniers mois la durée du prêt avait déjà été rallongée. Avec un taux qui a augmenté d'un demi-point depuis le début d'année, emprunter 200.000 euros coûte 50 euros de plus par mois. En fin d'année, on pourrait atteindre les 70 à 80 euros par mois. Donc pour absorber cette hausse on peut allonger la durée du prêt."

En anticipant une hausse de ses taux d'intérêts, la BCE emboite le pas d'autres grandes banques centrales. Début mai, la Réserve fédérale américaine (Fed) a remonté ses taux directeurs de 0,5 point pour combattre une inflation plus élevée encore qu'en zone euro. Et la Banque d'Angleterre (BoE) a relevé son taux à un plus haut depuis 2009.

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