Quels changements de situation impactent le contrat d'assurance ?

Déclarer des changements à l'assureur

Tout au long de l'exécution d'un contrat d'assurance, des changements peuvent intervenir notamment une augmentation ou une diminution du risque, initialement couvert lors de la souscription.

Et il est important de déclarer tout changement de situation. Dans le cas contraire, la non-déclaration s'assimile à une déclaration mensongère, réprimée à l'article L113-8 du code des assurances. L'assureur pourrait refuser d'indemniser le dommage ou réduire l'indemnité due, en temps normal. Afin d'éviter ce désagrément, focus sur les changements de situation nécessitant d'être déclarés à l'assureur.

L'aggravation du risque

Selon l'article L113-2 du code des assurances, deux sortes de circonstances nouvelles doivent être déclarées : celles qui aggravent le risque assuré et celles qui en créent un nouveau. En d'autres termes, ce sont les circonstances qui ont pour conséquence soit d'augmenter la probabilité de survenance du sinistre, soit son intensité.


Seules doivent être déclarées les circonstances rendant inexactes ou caduques les réponses faites aux questions posées par l'assureur lors de la conclusion du contrat. Comme l'indique l'article L113-2 du code des assurances, ces questions peuvent être, notamment, contenues dans le formulaire de déclaration initial des risques, mais aussi dans tout autre document. Lorsque aucune question n'a été posée par l'assureur, l'assuré n'est pas tenu de déclarer une circonstance nouvelle, venant, en cour de contrat, aggraver les risques ou en créer de nouveaux, et il ne pourra pas être sanctionné par cette absence de déclaration

La diminution du risque

Selon l'article L113-4 du code des assurances, l'assuré a le droit, en cas de diminution du risque en cour de contrat, à une diminution du montant de la prime. A la différence de l'aggravation du risque, l'assuré ne supporte aucune obligation de déclaration de la diminution du risque. Il est toutefois dans son intérêt d'y procéder rapidement. Si l'assureur accepte de diminuer la prime, le contrat fait l'objet d'une modification sur ce point. Il est à noter que l'assureur mis au courant d'une diminution du risque doit informer l'assuré du dispositif mis en place par l'article L113-4 du code des assurances, comme il est prévu dans le dernier alinéa.

Si l'assureur refuse de diminuer le montant de la prime, l'assuré peut, en vertu de l'alinéa 4 de l'article L113-4 du code des assurances, dénoncer le contrat, c'est-à-dire le résilier. Dans cette hypothèse, la résiliation prend effet trente jours après la dénonciation. L'assureur doit alors rembourser à l'assuré la portion de prime afférente à la période pendant laquelle le risque n'a pas couru.


Quelques exemples de modification

Il est courant de vouloir prêter son véhicule. Ce prêt doit être prévu dans le contrat d'assurance auto. Si tel n'est pas le cas, il faut le déclarer à son assureur en souscrivant une garantie supplémentaire ou en ajoutant un conducteur secondaire sur le contrat d'assurance. Ceci est très fréquent notamment quand les parents prêtent le véhicule à leurs enfants, nouvellement titulaire du permis de conduire.

Un autre exemple très fréquent de modification du risque en assurance auto réside dans l'utilisation du véhicule. En effet, la prime varie si l'on souscrit un contrat d'assurance pour des trajets de la vie privée ou si l'on n'utilise son véhicule pour sa profession. Dans ce cas, le véhicule fera plus de kilomètres et sera soumis à un plus grand risque. C'est un détail qu'il faut préciser à son assureur.

L'assuré qui louerait un garage fermé doit le mentionner à son assureur car cela entraînera une diminution du risque et donc de sa prime.

Dans le cadre de l'assurance habitation, l'agrandissement d'une maison est la modification la plus fréquente du contrat. L'adjonction d'une extension augmente le risque à couvrir, et doit donc faire l'objet d'une déclaration à l'assureur.

Le fait de laisser déclarer une maison habitée alors qu'elle est inoccupée pendant une longue période augmente les risques de cambriolage. Malgré la présence de clause d'inhabitation dans les contrats habitation, il est important de prévenir son assureur pour les longues périodes d'absence.


Certains événements ne font pas penser à l'utilité de prévenir son assureur. Par exemple, lors d'une naissance, on ajoute une personne en plus à couvrir en matière de responsabilité civile. Il faut donc avertir l'assureur de cet événement.

Dans le cadre de l'assurance emprunteur, toutes modifications concernant la situation professionnelle (licenciement), la situation familiale (mariage, divorce, …) et l'état de santé doivent être signalées.

Bon à savoir : Dans les 30 jours qui suivent le changement de situation, il faut informer son assureur par courrier recommandé avec accusé de réception. Il dispose de 10 jours pour répondre. S'il ne répond pas, le contrat d'assurance se poursuit sans changement, et le nouveau risque est alors couvert. Si l'assureur refuse ce nouveau risque, il peut résilier le contrat et doit en informer par courrier recommandé. Enfin, l'assureur peut proposer un avenant tenant compte du changement avec une nouvelle prime calculée à partir de la nouvelle situation.