Résultats 2021 : bénéfice en hausse pour la Matmut

L’exercice 2021 est « un excellent millésime, record à un certain nombre d’égards » pour Nicolas Gomart, vice-président et directeur général du groupe Matmut. Présentant les résultats annuels du groupe mutualiste jeudi 14 avril devant la presse, il a souligné le « bon développement organique » du groupe sur l’ensemble de ses métiers, avec 1 080 000 affaires nouvelles (+9,4% par rapport à 2020), portant le nombre total de contrats d’assurance gérés à 7,7 millions (+9,9%) à fin 2021 pour 4,1 millions de sociétaires (+2,3%).

Le chiffre d’affaires, qui a atteint 2404 M€ (+5,1%), reste réalisé majoritairement en assurance de dommages (78%). Mais la part de cette dernière recule de 2 points par rapport à 2020 du fait de la progression de l’activité santé (+6,7%) et surtout épargne et prévoyance (+62,5%). La forte progression de cette dernière est liée à la montée en puissance de la filiale Matmut Patrimoine, avec le lancement en partenariat avec BNP Paribas Cardif de solutions d’assurance vie multisupports – ainsi que d’un plan d’épargne-retraite individuelle (PERin), dont les effets se feront sentir plutôt en 2022.

Reprise de la sinistralité

Sur son cœur de métier, l’assurance dommages, l’exercice a été marqué par une reprise de la la sinistralité (+ 19,7%) et une charge totale des sinistres en nette hausse par rapport à 2020 (+ 133 millions d’euros). Comme ses concurrents, le groupe mutualiste pâtit de la hausse des coûts de réparation en assurance automobile et de l'augmentation du nombre et du coût des sinistres en assurance habitation. Mais grâce à une bonne dynamique commerciale, avec 60 000 nouveaux contrats automobile (+2,1%) et 33200 contrats habitation (+1.5%), l’activité dommages affiche tout de même une progression de 1,8% - quand bien même le niveau des cotisations auto avait été gelé.

Dans ce contexte, le résultat net progresse fortement (+47,8% à 88,1 M€), tandis que les fonds propres augmentent de 4,7% à 1933 M€. Quant au ratio de solvabilité (SCR), il ressort à 196%, en léger recul de 6 points par rapport à 2020, un taux qui se situe « dans la fourchette souhaitée en terme de pilotage du SCR, qui est de 180 à 220% », a relevé Stéphane Muller, directeur général adjoint en charge du pilotage économique et financier.

Au chapitre des perspectives à court terme, Nicolas Gomart est revenu sur la poursuite du plan stratégique 2021-2023, baptisé « Plus de Matmut ». Outre le développement de l’épargne retraite avec BNP Paribas Cardif, Matmut affiche des ambitions sur le marché des professionnels. Objectif, doubler le volume de l’activité auprès de ces derniers, qui représente aujourd’hui 9% du chiffre d’affaires (209 M€), grâce notamment au déploiement progressif de l’activité pro dans les agences de son réseau.

Bienvenue à la MGEFI

Autre projet, déployer une « usine de prévoyance » au sein du groupe. Si le groupe est déjà présent sur la « petite » prévoyance (de type GAV) et l’assurance emprunteur (avec Mutlog), il ambitionne de se développer avec ses propres moyens sur la prévoyance « lourde » (incapacité, invalidité) auprès des professionnels (TNS) et des très petites entreprises (TPE). Questionné sur la forme que prendrait cette « usine », Nicolas Gomart a indiqué qu’il était prématuré d'indiquer s’il s’agirait d’une société anonyme, comme d’autres structures mutualistes en ont déjà créées pour loger leur activité prévoyance.

Enfin, les travaux pour accueillir la Mutuelle générale de l’économie, des finances et de l’industrie (MGEFI) au sein de la Sgam Matmut se poursuivent. « C’est une opportunité car nous ne sommes pas présents sur le segment de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires. Cela nous permettrait d’établir une base sur ce segment et contribuerait à notre stratégie d’assureur 360 », a souligné Nicolas Gomart.