Les festivals et le secteur événementiel sont-ils en danger suite au retrait des assurances ?

L'année 2020 a été marquée par l'annulation de la quasi-totalité des évènements du fait de l'épidémie de COVID-19, frappant particulièrement les secteurs de la musique, du sport, et des festivals.

Toutefois, la réouverture reste difficile pour l’ensemble du secteur, et cela est principalement lié aux assurances. L’annulation des événements a, en 2020, représenté l’une des spécialités de l’assurance les plus impactées par la pandémie. S’il est difficile pour le moment de mesurer les pertes totales du marché, le montant dépendra principalement du déroulement de l’année 2021. Néanmoins, certaines sources indiquent qu’elles pourront atteindre plusieurs milliards de dollars.

Au premier trimestre 2020, Allianz a enregistré des pertes atteignant les 200 millions d’euros dues aux annulations, un constat partagé par Liberty Mutual qui a annoncé 529 millions de dollars de pertes dues au coronavirus au second trimestre, dont la moitié liée aux annulations d’événements. Fort heureusement, les Jeux olympiques de Tokyo (assurés pour environ 2 milliards de dollars, plus 600 millions en hébergements) se sont tenus cet été, ce qui a permis d’éviter de lourdes conséquences en matière d’assurance, même s’il s’agit de l’édition la plus chère de l’histoire.

Le marché de l’annulation d’événements est donc en train de révéler au grand jour une autre facette. Si le gouvernement ne tient pas ses promesses pour soutenir les acteurs du secteur, ces derniers ne peuvent proposer une couverture d’annulation liée à la pandémie ; et il est de plus en plus difficile d’obtenir une extension de cette dernière. Ce changement radical s'explique par l’explosion des prix, empêchant ainsi de nombreux potentiels clients de souscrire une police d'assurance. Les conséquences sur le monde de l’évènementiel pourraient être colossales.

Une problématique peut en cacher d’autres

Quand bien même le futur du secteur est incertain, la nécessité fondamentale de l’assurance, pour la société et l'économie en général ne fait plus débat. L’assurance apparaît généralement comme une évidence dans toutes les situations, mais c’est lorsqu’elle est absente que les répercussions sont marquantes.

Les modèles commerciaux traditionnels sur lesquels s'appuient les assureurs ne sont pas systématiquement adaptés aux nouveaux risques auxquels le monde doit faire face : les cybermenaces en sont un bon exemple. L’intérêt même des assureurs dans le cadre de notre économie moderne pourrait être remis en cause, si les acteurs du monde de l’assurance ne présentent aucune solution.

Actuellement, le monde de l’événementiel rencontre des difficultés qui ne font qu’en cacher d’autres : pour trouver une solution à ces problèmes, le secteur doit faire preuve de proactivité. Mais pas de solution miracle à l’horizon. Tous les acteurs doivent user d’imagination, en agissant avec l’ensemble des parties prenantes, mais également en exploitant les dernières technologies pour stimuler les capitaux dans ce domaine.

L’après-pandémie fera évoluer les pratiques

En revanche, faire preuve de proactivité n’est pas chose simple. Il est nécessaire premièrement de travailler main dans la main avec les gouvernements et les autorités locales. Pour être capable de proposer une couverture adaptée aux pertes dues à la pandémie en ce qui concerne les grands événements, acteurs publics et privés devront être impliqués pour trouver une solution conjointe.

Investir dans des technologies agiles donnera dans un second temps les armes aux acteurs du secteur pour proposer des solutions accessibles et adaptées. À l’avenir, les enseignements tirés de la situation actuelle obligeront les assureurs à minutieusement étudier les assurés, en accordant une attention particulière à l’agrégation du risque, un enjeu encore trop peu considéré dans ce secteur.

Les avancées relatives aux technologies cloud et aux approches de modélisation permettent en ce sens de recueillir les données pertinentes et de mettre en place la « souscription continue », pour avoir accès en quelques minutes à une multitude de données détaillées. Ainsi, tout au long du cycle de vie de la police, les souscripteurs peuvent consulter leur degré d’exposition.

L’indispensable assurance connectée

Néanmoins, exploiter encore plus de données et de nouvelles capacités d'analytique n’est pas suffisant face à la complexité des problèmes liés au risque. Si les assureurs souhaitent voir naître des innovations ou de nouvelles propositions de valeur, l’échange de données doit être simplifié sur la totalité du réseau.

Ce concept porte un nom, il s’agit de "l’assurance connectée". Ce terme implique de rehausser les standards, de favoriser à la fois le partage de plus grandes quantités de données, mais aussi une amélioration des systèmes pour garantir la fluidité lors des échanges entre différentes entités. Les assureurs et courtiers investissent aujourd’hui dans le traçage et la préservation de leurs propres données, mais également dans l’accès à des données externes. En revanche, pour faire face à ces problématiques, les acteurs du secteur devront utiliser une plateforme plus connectée pour concevoir des solutions innovantes.

C’est une certitude, la saison estivale 2021 aura marqué l’histoire, positivement ou négativement selon les points de vue. Le constat pour le marché de l’assurance est que des options existent pour répondre aux nouveaux enjeux liés à la complexité croissante des risques. Le secteur de l’annulation d’évènements a connu des complications depuis le début de la pandémie, mais ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres à venir.