Remise sur le carburant, chèque alimentaire... Ce que contiendra la loi pour lutter contre la hausse des prix
Face à la flambée des prix alimentaires et énergétiques, le gouvernement prépare une nouvelle salve de mesures destinées à préserver le pouvoir d’achat des Français.
Des coquillettes qui dépassent 1 euro le kilo, des tomates françaises dont les prix virent franchement au rouge quand celui des œufs monte plus vite que les blancs en neige… En quelques mois, la France a renoué avec un taux d’inflation inédit depuis plus de trente ans qui fait grimper le tensiomètre des familles, des chefs d’entreprise… et du gouvernement. Première préoccupation des Français durant la campagne présidentielle, la baisse du pouvoir d’achat contrarie les débuts du second quinquennat d’Emmanuel Macron, après avoir quelque peu embarrassé la fin du premier. « Cette question ne nous empoisonne pas mais nous oblige, réplique un membre du gouvernement. 8 % d’inflation comme en Allemagne, c’est un mois de salaire en moins. Le rôle de l’État est de protéger les Français. »
Après la reprise économique post-Covid, c’est désormais la guerre en Ukraine qui fait flamber la facture énergétique, plombant les budgets des ménages et les coûts de production des industriels. Certes, des remèdes ont été pris : bouclier tarifaire, remise sur les carburants, prime inflation… Le tout pour 26 milliards d’euros. « Ce qu’on a fait permet d’avoir une inflation bien moindre qu’ailleurs en Europe », rappelle-t-on à Bercy. Mais en la matière, trouver la solution miracle relève du casse-tête. Rien ne semble pouvoir arrêter cette envolée qui risque d’entraîner dans son sillage celle des taux d’intérêt et, donc, de renchérir le coût du crédit, la dette des ménages, des entreprises. Ou encore des États. Le cauchemar, alors que la croissance française s’annonçait, elle aussi, inédite.
Mesures anti-inflation
À l’Élysée et à Matignon, on s’active donc pour préparer une nouvelle salve de mesures anti-inflation. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a échangé vendredi avec les patrons du BTP, et la veille avec ceux de la grande distribution. Les conseillers ont ressorti leurs cartons et travaillent à la rédaction du projet de loi de finances rectificative (PLFR) qui sera présenté dans la foulée des élections législatives des 12 et 19 juin. Impossible de le faire plus tôt avec une Assemblée nationale dont la physionomie changera quelques semaines plus tard. Désireux d’agir vite sur le terrain du pouvoir d’achat pour éviter qu’il soit coûteux dans les urnes, le Président se retrouve finalement coincé par le calendrier électoral. Il revient donc au gouvernement du Premier ministre Jean Castex de tout préparer pour que celui qui lui succédera mette en musique au pas de course les promesses présidentielles.
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Dans cette « loi exceptionnelle pour le pouvoir d’achat », selon les mots d’Emmanuel Macron, figurera l’indexation des retraites sur l’inflation dès cet été (et non pas comme traditionnellement en janvier), mais aussi celle de certaines prestations sociales (RSA, prime d’activité, allocation aux adultes handicapés, allocations familiales…). S’achevant fin juillet, la remise de 15 à 18 centimes sur le litre de carburant doit être prolongée et, donc, une nouvelle enveloppe budgétaire définie. Idem concernant le blocage du prix du gaz. Très attendu par les associations alors que 8 millions de Français vivent en situation d’insécurité alimentaire, le chèque alimentaire, adopté en juillet 2021, devrait enfin voir le jour. Sa cible (les bénéficiaires de minima sociaux ou les foyers modestes) reste à arbitrer, ainsi que son montant (environ 50 euros), les types d’achat (bio, locaux, durables dans certains magasins ou non) et la fréquence de versement (mensuellement ou intégralement).
Le PLFR contiendra aussi le dégel du point d’indice des fonctionnaires, engagement pris au printemps par le gouvernement. Des discussions avec les instances paritaires de la fonction publique se dérouleront juste avant la présentation du texte pour définir le niveau de hausse et le coût pour les finances publiques. Car une fois encore, la facture s’annonce salée, de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Pour combler les trous alors que la dette de la France atteindrait 113,5 % fin 2022, Emmanuel Macron table sur les créations d’emploi et le recul de l’âge de départ à la retraite. Pari risqué.
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