Virement instantané : comment marche ce nouveau mode de paiement ?

Benoit Leroy | Reportage : Patrick Ninine, Matthieu Dupont
Publié le 4 mai 2022 à 9h46

Source : JT 20h Semaine

Face aux délais des virements classiques, certaines sociétés se sont spécialisées dans la réalisation de virements instantanés.
En moins de dix secondes, l'argent est échangé avec cette nouvelle technique.
Mais ils ne représentent encore que 3% des transactions bancaires effectuées chaque année.

Les virements immédiats, bientôt la norme ? Pour le moment, lorsque vous payez une facture, vous avez certainement souvent recours au virement bancaire. Une procédure certes simple, mais qui prend au minimum 24 heures, voire davantage selon les cas. Un délai qui pourrait bien disparaître.

En effet, contrairement aux transactions classiques, ce dispositif permet à un particulier - comme à un professionnel - de  réaliser un virement avec n'importe quelle personne ayant un compte en Europe dans un délai de 10 secondes. À l'inverse de l'offre classique, l'intéressé sera crédité immédiatement quelle que soit l'heure ou le jour. Pour l'heure, ce mode de paiement est encore confidentiel, celui-ci ne représentant que 3% de l'ensemble des transactions enregistrées en France chaque année.

Si vous souhaitez en faire un, rien de plus simple. En effet, plusieurs applications se sont spécialisées dans ce genre d'échanges bancaires, comme Lydia, Paylib ou Pumpkin. Vous pouvez également le faire directement depuis l'application mobile de votre banque. En revanche, dans ce cas-là, le virement est payant depuis 2018.

Techniquement, ces versements reposent sur un tout nouveau système bancaire, développé au niveau européen : le TARGET Instant Payment Settlement (TIPS). Côté consommateur, rien ne change véritablement par rapport aux virements classiques. Au niveau des banques, les échanges se font en continu, même lorsqu'elles sont officiellement fermées. Et ce, grâce à ce nouveau système TIPS, qui agit comme un intermédiaire entre l'envoyeur et le receveur.

Un moyen de paiement "jeune"

Ce type de versement a le vent en poupe, notamment chez les plus jeunes. Plus besoin de se prendre à la tête à faire des calculs lors de soirées étudiantes, par exemple. Mais, les professionnels aussi y trouvent leur compte. "C'est plus pratique pour eux, puisque beaucoup n'ont pas de liquide. Ce sont surtout des jeunes de 18-25 ans, qui ne connaissent pas les chèques", raconte Thaïs Biénabé, psychologue clinicienne dans le reportage du 20H, en tête de cet article. Chez elle, 50% des patients règlent de cette façon.

Des banques qui sont loin de faire la publicité pour ce moyen de paiement, même si, ces derniers mois, plusieurs établissements bancaires ont décidé de le mettre en avant. En effet, la Banque de France a appelé, le 19 avril dernier, à résoudre "le déficit de notoriété de ce service auprès des utilisateurs particuliers et professionnels". Dans le même temps, la Banque centrale européenne demande de baisser les tarifs, depuis 2021.

La plupart des banques devraient se mettre au diapason dans les prochains mois. Plusieurs établissements le facturent à 1 euro (BNP Paribas, le groupe BPCE, CIC et certaines caisses régionales du Crédit agricole). La Société Générale, elle, le propose à 0,80 euro. Enfin, neuf caisses régionales sur 39 du Crédit agricole et La Banque postale, ne facturent rien du tout. De quoi démocratiser l'usage et, surtout, attirer de nouveaux clients.


Benoit Leroy | Reportage : Patrick Ninine, Matthieu Dupont

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