Assurance animaux : les ambitions grandissantes de SantéVet

Le marché de l’assurance des animaux de compagnie n’a pas (trop) connu la crise. À l’instar de bien des acteurs de cette niche, le groupe CDA (Compagnie des Animaux), derrière les marques SantéVet, Bulle Bleue et Jim & Joe, estime avoir rattrapé la quasi-intégralité de son retard d’activité dû au premier confinement sur la suite et la fin de l’année 2020.

« On finit à 2-3% de notre objectif initial », résume son PDG Jérôme Salord. Son chiffre d’affaires pour l’année 2019 était de son côté estimé à 67 millions d’euros, mais il est probablement voué à croître une fois les effets de la crise estompés. Et pour cause : après la Belgique et l’Espagne, SantéVet se lance en Allemagne, un marché qui ressemble beaucoup à la France, avec un taux d’équipement très faible (entre 5 et 7%).

Une internationalisation croissante

« Nous allons travailler ce marché d’une manière équivalente à la France, en développant notamment des relations de confiance avec les réseaux vétérinaires », souligne le directeur général du groupe Hugues Salord. Trois personnes ont été recrutées pour ce faire sur place – et trois autres le seront à la fin de l’année 2021. Et contrairement à la Belgique et l’Espagne (marchés pilotés depuis Lyon), une succursale a été créée à Francfort pour assurer le service client. Avec deux objectifs clairs : 100 000 contrats dans les cinq ans et 50% du CA du groupe hors France dans cette même temporalité.

L’international représenterait actuellement 15% du chiffre d’affaires du groupe. Si SantéVet se considère déjà comme leader du marché en Belgique, le groupe de courtage rencontre plus de difficultés en Espagne en raison de spécificités locales. Par ailleurs, la CDA réfléchit, à partir de 2022, à se lancer sur de nouveaux pays comme l’Italie, les Pays-Bas, la Pologne ou encore le Portugal, probablement de la même manière. Car à l’exception de Bulle Bleue fin 2018, SantéVet n’a jamais grossi via la croissance externe… « Notre marché est encore assez neuf, il n’existe pas tant d’opportunités d'acquisitions que ça », note Hugues Salord.

Aller au-delà de l'assurance

Parallèlement à cette annonce, la Compagnie des Animaux en fait deux autres : elle lance une solution de prise de rendez-vous en ligne, « Vetolib », ainsi que le tiers payant avec « Payvet ». Le premier marché n’est pas tout à fait nouveau, mais le groupe veut se différencier par l’absence de frais d’abonnement – les plateformes vétérinaires ne paient que les SMS de confirmation de rendez-vous. « Il y a actuellement 25 millions de prises de rendez-vous par an, essentiellement par téléphone. Le potentiel de ce marché est énorme », résume le directeur des affaires vétérinaires de SantéVet Jean-Christophe Vullierme.

Le deuxième nouveau service annoncé (lui aussi gratuit) va même au-delà du simple tiers payant comme pour les humains. « Après une phase de tests, nous allons généraliser Payvet d’ici mars 2021 pour les clients SantéVet, juin 2021 pour Bulle Bleue et Jim & Joe… et sur le second semestre pour ceux qui ne sont pas nos clients », ajoute Jérôme Salord. L’espoir du groupe : sensibiliser ces non-assurés pour qu’ils le deviennent à terme, en prenant conscience des réels coûts de santé pour leurs animaux.