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Particulièrement exposée en Russie, la Société Générale pour le moment sereine pour sa filiale Rosbank

La grande banque française est présente via sa filiale Rosbank (12.000 salariés), un poids lourd du secteur bancaire russe.

Les entreprises françaises de la Bourse de Paris qui ont beaucoup d'activités en Russie étaient les plus frappées par la chute de l'indice boursier jeudi, après le lancement dans la nuit d'une attaque de la Russie contre l'Ukraine.

La Société Générale perdait ainsi 5% dans les premiers échanges. La grande banque française est présente en Russie via sa filiale à 100% Rosbank, un poids lourd du secteur bancaire dans le pays.

Fondée en 1993, Rosbank génère en effet plus de 720 millions d'euros de chiffre d'affaires et compte 550 agences, 12.000 salariés et plus de 5 millions de clients particuliers. Elle a réalisé un résultat opérationnel de 194 millions d'euros l'an passé pour un produit net bancaire de 727 millions.

5 millions de clients particuliers

Elle est une filiale de la Société générale depuis 2014. C'est une banque considérée comme systémique qui échappe aux premières sanctions décidées par les occidentaux.

Pourtant, ces sanctions américaines et européennes pourraient à court terme viser la banque. Par ailleurs, cette invasion devrait logiquement affaiblir l'économie russe et potentiellement peser sur l'activité des banques locales.

Sa maison mère observe évidemment la situation de près. "Société Générale a mis en place un suivi précis de la situation à tous les niveaux de l’organisation et s’attache à accompagner ses clients et collaborateurs en fonction de l’évolution de la situation. Rosbank continue d’opérer ses activités de manière normale dans un cadre de surveillance renforcé. Rosbank est une banque russe dont l’activité est principalement locale et nous sommes confiants dans notre capacité à continuer à servir nos clients et à nous adapter le cas échéant. Société Générale respecte toutes les réglementations en vigueur" nous fait savoir la banque ce jeudi.

Il faut dire que Rosbank a déjà traversé une crise géopolitique aïgue lors de l'invasion de la Crimée en 2014. Il a donc mis en place un dispositif de crise qui va être de nouveau appliqué.

Un géant bancaire russe mais un poids faible au sein de la SocGen

La Société Générale s'attache également à faire savoir que cette filiale pèse très peu dans son bilan avec 1,7% de son exposition totale (18 milliards d'euros) en cas de défaut, gère une base clients de qualité avec 40% de clients entreprises et 36% particuliers, et une exposition, "sécurisée pour l’essentiel, sur le segment clients particulier". La banque opère par ailleurs de manière autofinancée.

La SocGen ajoute que les résultats de Rosbank "restent limités" rapportés aux revenus du Groupe.

Mieux, la Société Générale estime que Rosbank pourrait faire figure de tiers de confiance pendant cette crise. Selon Bloomberg, Frédéric Oudéa, le patron de la SocGen aurait récemment indiqué à des collaborateurs de la zone Asie Pacifique, que des grandes banques américaines l'avaient approché afin de savoir si le groupe français pouvait faire office de lien, via sa filiale, pour gérer des transactions impliquant la Russie, en cas de sanctions. Contactée, la Société Générale nous fait savoir qu'elle communiquera sous peu sur la question.

Olivier Chicheportiche