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«Marre d'en crever» : des syndicats mobilisés pour la sécurité au travail

Les syndicats appellent notamment à «plus de prévention» au sein des entreprises car l'inspection du travail «ne contrôle généralement qu'après que l'accident a eu lieu», selon l'un des membres de SUD Industrie.
Les syndicats appellent notamment à «plus de prévention» au sein des entreprises car l'inspection du travail «ne contrôle généralement qu'après que l'accident a eu lieu», selon l'un des membres de SUD Industrie. GUILLAUME SOUVANT / AFP

Plusieurs syndicats professionnels de la CGT ou SUD Industries se sont mobilisés devant le ministère du Travail ce jeudi après-midi.

Pour la première fois en France, un rassemblement de syndicats dénonçant l'«impunité patronale» face aux maladies et accidents professionnels a été organisé jeudi à Paris, à l'occasion de la journée internationale pour la santé et la sécurité au travail.

Se mobiliser à l'occasion de cette journée du 28 avril, choisie par l'OIT en 2003, «n'est pas une tradition en France», a rappelé auprès de l'AFP Louis-Marie Barnier, sociologue du travail et syndicaliste. Mais cette année, plusieurs syndicats professionnels de la CGT ou SUD Industries se sont mobilisés devant le ministère du Travail contre ce qu'ils qualifient d'«hécatombe». «Les accidents sont considérés comme faisant partie du métier, alors que souvent, ils résultent des choix d'organisation du travail pris par les entreprises», ajoute Louis-Marie Barnier. «Si un employeur sait qu'il existe 1% de risque, il le prendra quand même, se disant +ça a peu de chance d'arriver+».

Les syndicats appellent notamment à «plus de prévention» au sein des entreprises car l'inspection du travail «ne contrôle généralement qu'après que l'accident a eu lieu», selon l'un des membres de SUD Industrie. Ils réclament aussi des sanctions judiciaires plus lourdes. «On en a marre d'en crever», a déclaré Frédéric Mau, de la CGT du bâtiment. Employé dans le BTP depuis 30 ans, il dit que le secteur compte «un mort par jour travaillé et 5.000 accidents avec séquelles par an», qui entraînent une «solitude sociale épouvantable» chez les victimes, insuffisamment réparée.

Pour les syndicats, la suppression des Comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en 2017 a eu un effet «désastreux» sur la santé et la sécurité au travail. «Ces questions ne peuvent pas être traitées dans des cadres collectifs qui ne sont pas dédiés à la santé et dépourvus de pouvoir autres que consultatifs». En France, «plus de 1.000 accidents mortels du travail et de trajet» surviennent chaque année, uniquement dans le secteur privé. Un rapport de la sécurité sociale, publié en septembre dernier, estimait aussi que la moitié des accidents du travail n'étaient pas reconnus comme tels. «La mobilisation ne s'arrête pas le 28 avril», a affirmé M. Barnier. Un manifeste d'union syndicale sera publié dans les prochains jours et fera partie d'un panel d'«outils pour lutter contre l'invisibilité».


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6 commentaires
  • Road Runner

    le

    Pour une fois, je suis d’accord avec eux , en France, dans certains secteurs c’est le moyen âge.

  • begood

    le

    Cgt Et sud rail Les 2 syndicats totalisant les plus nombreux jours de grève annuel à la sncf et RATP …tout est dit …

  • Anonyme

    le

    Ils ont raison.
    Allez voir un chantier en Suède, tout est automatisé, le port des charges , les élévateurs etc.
    Tout le monde est casqué. Allez sur un chantier d'une pme française. Le jour et la nuit

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